mardi 21 septembre 2010

2755 - la fatale rencontre de deux obsessions

... dans la longue et tragique histoire de la Guerre du Pacifique, la reconquête de Fort Drum ne représente au mieux qu'une vague anecdote, expédiée en quelques lignes.

Mais aussi insignifiante puisse-t-elle sembler, elle mérite cependant qu'on s'y attarde tant elle est révélatrice à la fois de la résistance insensée des Japonais mais aussi de l'obsession des Américains - et en particulier de MacArthur - d'éradiquer cette résistance par tous les moyens possibles et imaginables.

Avant de livrer Fort Drum à leurs vainqueurs japonais le 6 mai 1942, les défenseurs américains ont cependant pris soin de détruire toutes les installations, et en particulier les tubes des quatre canons de 356mm, en sorte que les dits vainqueurs n'ont en réalité hérité que d'une coquille vide.

Comme à Corregidor, le manque de moyens, et pendant longtemps l'absence de nécessité, ont ensuite empêché toute véritable remise en état, en sorte qu'en avril 1945, la soixantaine de marins japonais présents sur le rocher ne disposent guère que de deux ou trois canons de 155mm, et d'une poignée d'armes automatiques, pour affronter l'armada américaine, ses navires de combat et ses bombardiers.

Pas de quoi effrayer une mouche ni, a fortiori, un éléphant qui vient successivement de reconquérir Bataan, Corregidor et Manille.

A vrai dire, la dernière présence nippone en Baie de Manille releve surtout du symbole. Un symbole que les Japonais, sans illusion sur l'issue finale, entendent bien entretenir le plus longtemps possible, et un symbole que les Américains veulent au contraire effacer le plus vite possible.

Début avril, un vedette lance-torpilles venue en reconnaissance s'est faite canarder par la garnison. L'affaire a fait trois morts, prouvé - s'il en était encore besoin - la volonté des Japonais de demeurer sur place, et renforcé - si cela était encore nécessaire - celle des Américains de les en déloger.

Reste à trouver la manière, et surtout une manière qui ne mettrait aucune vie américaine en péril...

2 commentaires:

Jérémy a dit...

Un petit mot oublié : "en sorte que LES-dits vainqueurs n'ont en réalité hérité que d'une coquille vide"

Je trouve vraiment fabuleuse cette île fortifiée, elle rappelle un peu fort Boyard (même si le style et l'époque ne sont pas les mêmes) : un fort posé sur l'eau avec des batteries de tous côtés. L'image de cuirassé insubmersible est très parlante.
Qu'est devenue cette île de nos jours ? Abrite-elle encore une garnison ?

Pressé de connaître la suite, la solution américaine ! Encore bravo !

D'Iberville a dit...

C'est corrigé, merci
L'ïle est toujours là, mais pour le reste, vous devrez attendre demain ;-)