… pour MacArthur, l’île fortifiée de Corregidor, épousant vaguement la forme d'un têtard et plantée au beau milieu de l’entrée de la Baie de Manille, cette île revêt une importance particulière.
C’est là, sur ce minuscule caillou de seulement 9 km2, qu’il s’était retranché, fin décembre 1941. Et c’est de là qu’il s’était enfui, humilié et vaincu mais se promettant d’y revenir, le 12 mars 1942.
A Corregidor, mais aussi sur les îlots voisins de Caballo, Carabao et El Fraile, l’Armée américaine avait commencé, au début du siècle, à construire des ouvrages fortifiés, et ce afin de barrer l’accès à la Baie, seul objectif véritablement stratégique pour tout envahisseur potentiel.
Celui de Corregidor avait été baptisé Fort Mills, et celui d’El Fraile, Fort Drum – nous y reviendrons – mais en décembre 1941, les uns et les autres, conçus avant l’avènement de l’Aviation, étaient déjà largement obsolètes.
Grâce à leurs tunnels et leurs multiples épaisseurs de béton armé, ils offraient encore une bonne protection aux défenseurs, mais n’étaient déjà plus en mesure, à l’instar de ceux de la Ligne Maginot, de réellement barrer la route à qui que ce soit.
En 1942, ils avaient néanmoins brillamment tenu leur rôle, et résisté pendant des mois aux attaques japonaises, ne s’inclinant que le 6 mai, bien après que tout espoir de recevoir des renforts se soit évanoui (1)
(1) Contre le Japon, l’US Navy ne remporta sa première victoire que le 5 juin suivant, à Midway, à des milliers de kilomètres des Philippines…
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