... en cette fin d'année 1944, la Bataille de Leyte, première étape de la reconquête des Philippines, se solde par une écrasante victoire américaine et une épouvantable catastrophe pour un Japon désormais au bout du rouleau.
Une fois de plus le nombre et, surtout, la puissance des armes et de la logistique a triomphé du courage, pour ne pas dire du fanatisme, des combattants individuels.
Sur un plan strictement militaire, la Marine impériale japonaise, qui a porté le plus gros du sacrifice, n'existe tout simplement plus et ce qui reste de la Flotte - en vérité pas grand-chose - est maintenant condamné à rouiller au port, faute de carburant.
Si les avions continuent de sortir en grand-nombre des chaînes de montage, l'inexpérience des pilotes et, là encore, le manque de carburant, les cantonne au rôle d'armes-suicide à usage unique, mais sans que le dit usage soit réellement en mesure d'infléchir le cours des événements.
Au sol, les fantassins japonais se sont bien battus, mais dans une guerre moderne, que pèsent des combattants tapis dans leur trou et armés de simples fusils contre des adversaires dotés de lance-flammes, de tanks et de bulldozers capables de les incinérer et de les ensevelir les uns après les autres sans courir eux-mêmes de grands risques ?
A cet égard, le ratio des pertes est aussi impitoyable que sans appel : alors que les Américains comptent 3 500 tués et quelque 12 000 blessés et disparus, les Japonais déplorent quant à eux la mort d'environ 80 000 hommes !
Certes, la reconquête des Philippines est loin d'être terminée, mais si le Japon compte encore près de 250 000 combattants sur place, la perte de Leyte et, surtout, la rupture quasi-totale de leur ravitaillement les condamne à ne plus jouer que des rôles de figurants, pour ne pas dire de gibier tendu au devant des mitrailleuses américaines.
Pourtant, si la bannière étoilée triomphe, l'ambiance dans le camp américain est loin d'être au beau fixe...
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