... par Ormoc, et en dépit de tous les efforts de la Marine et de l'Aviation américaines pour en arrêter le flux, ce sont près de 30 000 combattants que les Japonais parviennent à débarquer à Leyte.
Et s'ils sont trop peu nombreux et trop mal équipés pour rejeter les Américains à la mer, ils le sont suffisamment pour bouleverser les plans de MacArthur qui, loin de pouvoir foncer immédiatement vers le Nord, et l'île de Luzon, comme il en avait l'intention, n'a à présent d'autre choix que de perdre de précieuses semaines dans l'Ouest de Leyte, en tentant d'endiguer les nombreuses contre-attaques qu'ils ne cessent de lancer contre lui.
A la résistance acharnée des soldats nippons s'ajoutent bientôt les caprices du relief montagneux qui ceinture Ormoc et, comme si cela n'était pas encore suffisant, ceux de la météo elle-même : le 8 novembre, une violente tempête s'abat en effet sur les Philippines et les noie sous des trombes d'eau, lesquelles transforment le champ de bataille en une interminable succession de bourbiers infects, qui engloutissent fantassins et matériels.
C'est à dos de mulet, et même à dos d'hommes qu'il faut à présent acheminer le ravitaillement jusqu'aux lignes de Front ce qui, pour une armée aussi tributaire de sa logistique que l'armée américaine, représente un énorme handicap.
L'un dans l'autre, la progression des troupes au sol, qui était déjà fort lente, se mue en une procession d'escargots qui, de plusieurs côtés en même temps, rampent tant bien que mal en direction d'Ormoc, dont ils ne s'emparent qu'au matin du 10 décembre 1944.
Pour autant, la chute d'Ormoc est loin de signifier l'arrêt des combats, et il faudra attendre la fin du mois pour que Leyte soit enfin considérée comme libérée de l'Occupation nippone... encore que de petites unités de l'Armée impériale continueront d'y combattre sporadiquement jusqu'au mois de mai 1945 !
Qu'importe : pour MacArthur, la reconquête de Leyte, bien que plus difficile et surtout plus lente que prévu, représente un succès incontestable, et aussi l'occasion de dresser un premier bilan...
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