… quand les navires de Nishimura se présentent en file indienne dans le Détroit de Surigao, ils sont aussitôt pris à partie par les destroyers et les vedettes lance-torpilles d’Oldendorf, disposés de part et d’autre de celui-ci.
Très vite, les navires japonais se retrouvent la cible de dizaines de torpilles et de centaines d’obus. Les destroyers Michishio, Yamagumo, et Asagumo ne tardent pas à couler, tandis que le cuirassé Fuso explose et se brise en deux peu après 03h00.
Touchés eux-mêmes à plusieurs reprises, le Yamashiro (navire amiral de Kurita) et le croiseur lourd Mogami, n’en continuent pas moins, et comme si de rien n’était, d’avancer vers la ligne invisible des cuirassés et des croiseurs américains qui, aussitôt à portée de tir, leur expédient une véritable avalanche d’obus de 406, 356, 203 et 155mm.
Prévus pour le soutien des troupes de débarquement, les cuirassés d’Oldendorf n’ont – comme nous l’avons vu – emporté qu’un minimum d’obus perforants. Mais ils sont six et le Yamashiro est tout seul qui, dans la position où il se trouve, ne peut de surcroît utiliser que ses deux tourelles avant alors que les cuirassés américains, eux, le martèlent de toutes leurs pièces.
L’issue est inéluctable : dernier cuirassé à succomber sous les coups d’un navire de son espèce, le Yamashiro chavire à 04H20, entraînant dans la mort la quasi-totalité de son équipage - dont l'Amiral Nishimura lui-même – et salué au passage par une dernière salve du Mississipi, une bordée complète des douze pièces qui, comme l’écrira l'historien Samuel Morrison, marque "les funérailles d'une époque révolue des combats navals".
Mais l’affaire ne s’arrête pas là puisque, sur les arrières de Nishimura, les trois croiseurs de Shima, réalisant le piège dans lequel ils viennent de tomber, s’efforcent à présent de faire demi-tour,... manœuvre qui provoque un abordage entre le Nachi et le Mogami, lequel, immobilisé après la collision, sera achevé à l’aube par les avions américains.
Au final, la Bataille - ou devrait-on dire le massacre - du Détroit de Surigao se solde par un bilan sans appel : alors que les Américains ne déplorent la destruction que d’une seule vedette lance-torpilles, les Japonais ont pour leur part perdu deux cuirassés, un croiseur lourd, plusieurs destroyers, et quelques milliers de marins…
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