mardi 17 août 2010

2721 - Barrer le T

… le plan Sho-Go-1 prévoyait qu’aussitôt repérés, les porte-avions d’Ozawa entraîneraient la Troisième Flotte d’Halsey à leur poursuite, permettant ainsi aux cuirassés et croiseurs de Kurita, Nishimura et Shima de bombarder les plages de Leyte à leur aise

Or, contre toute attente, après les cuirassés de Kurita, c’est au tour de ceux de Nishimura d’être découverts par les Américains alors que les navires d’Ozawa, eux, n’ont toujours pas été détectés !

Attaqués dans l’après-midi du 24 octobre, les cuirassés Yamashiro et Fuso, le croiseur lourd Mogami, et leurs destroyers d’escorte, n’ont cependant subi que peu de dommages, les aviateurs américains étant en effet bien plus occupés au Nord, à matraquer les navires de Kurita, et en particulier le super-cuirassé Musashi qui, comme nous l’avons vu, va chavirer en début de soirée.

Nishimura ne manifestant aucune intention de faire demi-tour, l’alerte a été aussitôt transmise aux vieux cuirassés de l’Amiral Oldendorf qui, au Sud de Leyte, montent la garde devant le Détroit de Surigao, où les bâtiments de Nishimura, suivis à peu de distance par les trois croiseurs de Shima, se présentent le 25 octobre, vers 02h00.

Combat de nuit, donc, soit le genre de combat dans lequel les marins américains, tout au long des années 1942 et 1943, n’ont cessé d’accumuler les déconvenues face à leurs adversaires nippons.

Mais depuis 1942, les Américains ont massivement investi dans l’électronique, et même leurs vieux cuirassés disposent aujourd’hui de radars de tir qui voient bien mieux dans l’obscurité que les pointeurs japonais les plus expérimentés...

Pour mettre toutes les chances de son côté, Oldendorf a de surcroît fait disposer ses destroyers et vedettes lance-torpilles de part et d’autre du Détroit, et ses croiseurs et cuirassés en ligne et par le travers de celui-ci, ce qui, dans quelques minutes, leur permettra d’utiliser toutes leurs pièces alors que les navires japonais, eux, ne pourront se servir que de leurs tourelles avant (1)

(1) Grand classique de la guerre navale, cette manœuvre est connue sous le nom de "barrer le T"

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