… il ne fallait pas être grand clerc pour deviner que la bataille, ou plutôt l’exécution, du Passage de Palawan, dès les premières heures du 24 octobre 1944, allait rameuter le ban et l’arrière-ban de l’Aéronavale américaine.
De fait, vers 08h00, les navires de Kurita, qui viennent de s’engager en Mer de Sibuyan sont pris à partie par plusieurs centaines de chasseurs et de bombardiers-torpilleurs américains partis des porte-avions Enterprise, Intrepid, Cabot, Lexington, Essex et Franklin.
Et les résultats ne se font pas attendre. : touché par une torpille, le croiseur Myoko doit à son tour se replier sur Bornéo, mais des bombes s’abattent également sur le croiseur Tone, les cuirassé Nagato et Haruna, et surtout les super-cuirassés Yamato et Musashi.
Si le premier-cité s’en tire sans trop de casse, la situation est beaucoup plus grave pour le Musashi sur lequel les Américains, flairant la bête blessée, vont à présent s’acharner.
Vague après vague, bombardiers et torpilleurs se relaient au-dessus de l’immense bâtiment de 70 000 tonnes qui s’enfonce lentement par l’avant.
Vers 19h30, après avoir été la cible de près d’une vingtaine de bombes et d’autant de torpilles (!), le Musashi chavire enfin, emportant plus d’un millier de ses marins dans la tombe.
Mais sa lente agonie a au moins permis au reste des navires de Kurita de se retirer sans autre dommage, et de remettre le cap sur Bornéo.
Simple feinte : Kurita, qui attend toujours que les porte-avions d’Ozawa soient repérés par Halsey, n’a nullement renoncé à franchir le Détroit de San Bernardino, puis à attaquer Leyte dès que la Troisième Flotte américaine aura mis le cap au Nord…
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