mercredi 4 août 2010

2708 - La "Bataille de MacArthur"

… quelles qu’en soient les justifications – bonnes ou mauvaises – les Alliés vont donc débarquer aux Philippines.

Les Alliés… ou plus exactement les Américains car, bien qu’il soit chef suprême de toutes les forces alliées de la Southwest Pacific Area, le "proconsul" MacArthur n’a pas la moindre intention de laisser ses partenaires néo-zélandais australiens, ou même britanniques, libérer un territoire qui, jusqu’en 1941, était de facto protectorat américain, et qu’il considère lui-même, promesse d’Indépendance ou pas, comme sol américain.

En Europe, le général Eisenhower doit constamment composer avec la (très grande) susceptibilité des Britanniques et des Français.

Mais dans le Pacifique, en revanche, la situation a au moins le mérite d’être claire : c’est l’Amérique qui dicte le tempo et donc le général Mac Arthur – mais aussi l'amiral Nimitz dans sa propre zone d’influence – qui détermine où et quand les alliés des États-Unis sont autorisés à combattre.

Alors que les Américains se préparent à débarquer aux Philippines, les Australiens, eux, sont donc condamnés à poursuivre des combats d’arrière-garde, aussi ingrats que peu médiatiques, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et dans les Salomon.

Sans doute cette situation n’enchante-t-elle pas Canberra (ni d’ailleurs Londres ou Wellington) mais comment s’y opposer vu le gigantesque écart de moyens militaires qui sépare ces trois capitales de Washington, pour qui la lutte contre le Japon, si elle n’est pas officiellement "prioritaire" par rapport à celle contre l’Allemagne, est d’abord et avant tout l’affaire des Américains.

A vrai dire, la future Bataille des Philippines va surtout être la "Bataille de MacArthur", tant l’implication du général dans son déroulement va s’avérer déterminante et, au bout du compte, s’éloigner du chemin qui mène à Tokyo.

Mais avant de débarquer aux Philippines, il importe à présent de nous intéresser aux moyens dont les Américains disposent pour y parvenir…

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