... si le VMF-214 connut quatre commandements au cours de sa carrière opérationnelle, seul le troisième, celui du Major Gregory Boyington, passa à la postérité, en même temps que l'unité elle-même qui, demeurée anonyme sous George Britt puis John Burnett, retomba dans l'oubli sous Stanley Bailey, qui était pourtant lui-même un ancien pilote de Boyington.
Qu'avait-il donc manqué à ces hommes pour accéder eux aussi à la Gloire ? Des victoires, bien sûr, mais aussi la chance et une personnalité propre à attirer - et à retenir - l'intérêt des médias, lesquels n'avaient que l'embarras du choix parmi les dizaines et les dizaines d'escadrons de chasse engagés dans la Guerre du Pacifique.
De la personnalité, Boyington en avait assurément à revendre. Pourtant, et contrairement à la plupart des pilotes qui passèrent à l'Histoire, c'était un alcoolique qui tirait la chandelle par les deux bouts, et certes pas un surhomme comme avaient pu l'être un Hiroyoshi Nishizawa ou un Hans-Joachim Marseille, par ailleurs tous deux titulaires d'un bien plus grand nombre de victoires.
Ce n'était pas non plus un guerrier idéologique comme Hans-Ulrich Rudel ou Pierre Clostermann, lesquels se battaient "pour le Führer et la Grande Allemagne" ou "pour la France et le général de Gaulle"
Comme la quasi-totalité des soldats américains, Boyington ne se battait certes pas "pour le Président Roosevelt" ni même "pour la Démocratie", mais plutôt par obligation et au nom d'un patriotisme assez vague.
Il s'était engagé dans le Marine Corps autant par goût de l'aventure que par désir d'une paie régulière. Et il l'avait quitté pour les Tigres Volants non par haine des Japonais mais tout simplement par appât du gain et pour échapper à ses créanciers.
Après Pearl Harbour, quand tout espoir de faire fortune se fut évanoui, et la lutte contre le Japon devenue obligation nationale, il avait d'ailleurs démissionné des Tigres Volants - certains diraient "déserté" - et était rentré aux États-Unis dans l'espoir de réintégrer son unité d'origine mais sans véritable désir de faire la guerre ou de "casser du Jaune"...
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