... pour expliquer le grand nombre d'accidents rencontrés par le VMF-214, et à vrai par toutes les unités dotées de "Corsair", on peut aussi invoquer des facteurs "circonstanciels".
Pour son époque, le "Corsair" était, comme nous l'avons vu, un avion extrêmement complexe., donc difficile à entretenir et réparer, a fortiori aux Salomon, à des milliers de kilomètres des usines et des ateliers, sous un climat tropical et insalubre, sur des îles isolées et dépourvues d'infrastructures, et par des mécaniciens peu ou pas expérimentés.
Tout ceci ne pouvait évidemment que favoriser les défaillances mécaniques, lesquelles, et pour des raisons analogues, étaient également très fréquentes en Afrique du Nord ou en URSS, encore que là-bas au moins, le pilote qui en était victime conservait l'espoir de dénicher un terrain de fortune sur lequel poser son appareil éclopé, et donc de pouvoir le réutiliser après réparations.
Dans le Pacifique, en revanche, ces défaillances survenaient généralement au-dessus de l'océan, ce qui, par voie de conséquence, faisait presque toujours entrer l'avion dans la catégorie des "perdus" et le pilote dans celle des "disparus en opérations".
Mais quelle que soit leur pertinence, ces facteurs "circonstanciels" sont malgré tout impuissants à expliquer pourquoi le VMF-214, dans sa dernière incarnation des "nouveaux Black Sheep" fut victime d'un nombre aussi élevé d'accidents - plus d'une vingtaine - alors qu'il opérait pourtant sous le soleil de Californie, dans des conditions idéales, avec des mécaniciens cette fois expérimentés et en pleine forme physique, et à un jet de pierre des usines !
Quand on sait que toutes les forces aériennes du monde furent également confrontées à un nombre très élevé d'accidents, et ce quel que soit le type d'appareil qu'elles utilisaient, une conclusion s'impose : loin d'être exceptionnelles ou limitées à certains modèles d'aéronefs ou théâtres d'opérations, les pertes par accidents sans lien direct avec les combats constituaient au contraire la norme.
Et il n'est pas difficile de deviner pourquoi...
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