jeudi 15 juillet 2010

2688 - un an d'entraînement, une journée de guerre

… brûlant de bord à bord, et immobilisé sur l’eau à seulement quelques dizaines de kilomètres des côtes japonaises, le Franklin semble condamné à disparaître.

Les pilotes encore en vol au moment de la catastrophe - en ce compris les douze "Moutons noirs" qui avaient décollé à l'aube - n’ont plus d’autre choix que de revenir se poser sur d’autres bâtiments de la flotte, ce qui ne va pas sans casse : sur le Hancock, il faut même se résoudre à jeter des avions à la mer afin de faire de la place.

Pourtant, contre toute attente, les efforts acharnés des équipes de secours finissent par porter fruit : pris en remorque par le croiseur Pittsburgh, et ayant bientôt récupéré assez de pression dans ses chaudières pour naviguer par ses propres moyens, le Franklin va réussir à regagner UIithi, puis Pearl Harbour, et finalement New-York (1), où il arrive le 28 avril 1945.

Au final, l’affaire aura coûté plus de 700 morts à l’US Navy, dont 32 pilotes et mécaniciens des "Moutons noirs".

Le Franklin ne reprendra plus jamais la mer. Réparé à grands frais après la guerre, il sera placé en réserve, et sous cocon, en 1947, puis finalement ferraillé en 1966.

Le sort des "Moutons noirs" sera à peine meilleur : éparpillés sur différents navires, ils seront ensuite évacués sur Ulithi, et finiront tous par se retrouver à Alameda le 16 avril, à peine deux mois après en être partis.

Sous le soleil de Californie, ils reprendront leurs vols d’entraînement dans l’attente d’une nouvelle mission qui ne viendra jamais : c’est en effet là qu’ils apprendront la Capitulation du Japon, le 15 août 1945.

Triste destin que celui de ces hommes qui, après un an d’entraînement, sept pilotes tués et une vingtaine de "Corsair" détruits, n’auront finalement connu qu’une seule journée de combat et, à la différence de leurs devanciers, n’auront abattu aucun avion japonais dans le ciel…

(1) jugé irréparable, le Franklin avait été expédié sur la côte est des Etats-Unis, afin de ne pas encombrer les chantiers de la côte ouest, occupés à des tâches plus essentielles pour l'effort de guerre

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Merci pour cette belle série.
J'attends la suite avec impatience, comme chaque matin.

radioska a dit...

mon commentaire, une nouvelle fois, sentira le réchauffé, mais je m'inscris dans la droit ligne du com précédent..