dimanche 11 juillet 2010

2684 - l'Art nouveau

… piloter un aéronef – fut-il aussi exigeant que le "Corsair" – est une chose; parvenir à le faire décoller, et surtout atterrir, en quelques dizaines de mètres, sur le pont étroit et constamment agité d’un porte-avions en est une autre, beaucoup plus difficile.

La "Qualification porte-avions" est en effet une discipline complexe, pour ne pas dire un art, réservée à une (petite) poignée d’élus triés sur le volet.

Et c’est aussi un diplôme qui ne peut s’obtenir qu’au prix d’un entraînement sévère et intensif, ce qui demande naturellement de gros moyens et énormément de temps.

En 1943, le Marine Corps, confronté à une pénurie de pilotes, et ayant de toute manière tous ses avions basés à terre, n’avait pas vu l’intérêt d'investir dans pareil cursus.

Mais en 1944, s’ils entendaient encore participer aux combats, les pilotes des différents VMF n'avaient plus d’autre choix que d’apprendre à opérer depuis un porte-avions.

Début juillet 1944, soit quatre mois après leur reconstitution, les "Moutons noirs" vont donc à leur tour se plonger dans les études d'appontage. Études théoriques d’abord, puis, à partir du 14 août, exercices pratiques sur une portion de terrain balisée aux dimensions du pont d’un vrai porte-avions.

Là encore, l’affaire ne se passe pas sans mal : en moins de deux jours, deux "Corsair" se retrouvent gravement endommagés après des atterrissages ratés.

Le 22, un troisième "Corsair" est totalement détruit, et son pilote tué, après avoir heurté une cible lors d’un exercice de tir. Trois jours plus, un nouvel accident d’atterrissage raye un quatrième "Corsair" des inventaires.

Pour ne rien arranger, la météo – nous sommes pourtant en Californie – se met de la partie et interrompt les vols pendant plusieurs semaines !

A la fin octobre, lorsque ceux-ci peuvent enfin reprendre, la reconquête des Philippines a déjà commencé, mais le VMF-214, lui, est encore loin d’être prêt à partir pour le Front…

Aucun commentaire: