... alors que les "nouveaux Moutons noirs" s'entraînent à Santa Barbara, plusieurs événements capitaux vont radicalement modifier leurs futures missions... et retarder leur arrivée au combat.
La neutralisation de Rabaul, début 1944, a en effet permis aux Alliés de délaisser les Salomon et la Papouasie-Nouvelle-Guinée pour se tourner vers le Pacifique Centre, c-à-d vers les Mariannes, les Phillippines et, en continuant à remonter au Nord, vers le Japon lui-même.
Mais si cette nouvelle tactique a tout pour enchanter l'opinion publique américaine, qui y voit la promesse d'une fin de guerre plus rapide que prévue, elle pose en revanche d'énormes problèmes pratiques à l'US Navy et, plus encore, au Marine Corps.
Fin 1942, l'une et l'autre avaient en effet pris la décision de muter nombre de leurs appareils à terre, à commencer par les F4U "Corsair", ce qui s'expliquait à la fois par le mauvais comportement de ces derniers à l'appontage (1), mais aussi par le manque de porte-avions capables de les mettre en œuvre.
Tout au long de l'année 1943, des centaines d'appareils et d'aviateurs avaient donc opéré depuis des bases terrestres hâtivement construites dans les Salomon, et y avaient affronté la chasse japonaise au terme de combats meurtriers.
Mais en 1944, le ciel des Salomon est à présent vide de tout avion japonais, et la guerre, telle qu'elle est destinée à se poursuivre jusqu'à l'été 1945, va réclamer une bien plus grande mobilité qu'en 1943 et, surtout, le survol régulier de centaines de kilomètres d'océan dépourvus de toute île ou, du moins, de terrains et d'infrastructures susceptibles d'accueillir des chasseurs terrestres.
Dit autrement, la suite du conflit implique nécessairement un recours de plus en plus massif aux porte-avions, seuls capables d'offrir aux aviateurs la mobilité et l'autonomie dont ils ont besoin pour pouvoir se projeter, un jour, jusqu'au Japon.
Grâce à des mises en chantier massives (2), l'US Navy possède maintenant les navires nécessaires à la mise en œuvre de centaines et même de milliers d'appareils. De leur côté, les ingénieurs de Chance-Vought sont parvenus, après des mois d'efforts acharnés, à rendre leur F4U sinon "confortable", du moins plus "facile" à l'appontage.
Mais si avions et porte-avions sont désormais prêts au combat, il en va autrement des aviateurs, eux...
(1) Saviez-vous que... - 2645
(2) Saviez-vous que... - 2583
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