… alors que, dans les Salomon et au-dessus de Rabaul, les "Black Sheep", pour la plupart devenus "Wake Avengers", sont occupés à "straffer" les cocotiers… et tous les camions japonais qu’ils aperçoivent, leurs remplaçants commencent à franchir les portes du Marine Corps Air Station de Santa Barbara, Califormie.
Par un étrange retour en arrière, cette troisième incarnation du VMF-214, née à la fin du mois de février 1944, n'est encore, tout comme la première, qu'une unité "de papier", dépourvue du moindre avion !
Et si elle a conservé l’insigne des "Black Sheep" - ultime hommage au défunt Major Boyington et à cette formation titulaire de 94 victoires en combat aérien – elle est, pour l’heure, commandée par un fort modeste second lieutenant – Ranson Tilton – qui sort tout juste de l’école de pilotage !
Pas de quoi fouetter un chat, donc,… et d’autant moins que les débuts du "nouveau" -214 sont pour le moins pénibles.
Si le problème du manque d’avions trouve rapidement une solution – nous ne sommes plus en 1942 et les usines américaines tournent désormais à plein régime – le F4U, lui, est demeuré une énorme brute qui ne se laisse pas facilement apprivoiser : dès le 23 mars, un premier "Corsair", victime d’une erreur de pilotage, est transformé en amas de ferraille après une glissade dans un fossé de drainage; dix jours plus tard, une panne moteur au décollage provoque le capotage d’un second "Corsair", et la mort de son infortuné pilote.
Et ce n’est fini puisque, le 14 avril suivant, le gonflage inopiné du radeau de sauvetage à l’intérieur (!) d’un troisième "Corsair", provoque l’éjection de son occupant qui, par le cockpit laissé ouvert, effectue une chute mortelle de 1 500 mètres. Six semaines plus tard, lors d’un banal exercice de navigation, un quatrième "Corsair", disparaît sans explication, et sans laisser la moindre trace, au-dessus de l’océan.
Heureusement qu’à l’État-major, quelqu’un s’est enfin rappelé l’importance de maintenir les traditions : le 10 avril, le Major Stanley Bailey, un ancien des "Black Sheep" originels, a été nommé à la tête de l’escadron, manière comme une autre de redonner confiance à une unité qui, pour des raisons matérielles qu'il importe à présent d'évoquer, n’est pourtant pas à la veille d’affronter des avions japonais dans le ciel…
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