2681 - Bye Bye Black Sheep

... si Boyington n'avait pas disparu le 3 janvier 1944, trois jours seulement avant la fin du "tour d'opérations", l'histoire du VMF-214 aurait sans doute été fort différente.

Hélas, l'absence de "Pappy" laisse à présent les "Moutons noirs" à la merci des événements.

Après une ultime mission sur Rabaul le 6 janvier 1944, et une nouvelle victoire à inscrire au palmarès du groupe, les pilotes désormais orphelins embarquent donc deux jours plus tard dans des avions de transport qui, suivant une routine bien rodée, vont les déposer à Guadalcanal, puis à Espiritu Santo, et finalement à Sydney, où ils n'ont plus rien d'autre à faire que d'attendre la suite des événements, et surtout le sort que l'État-major voudra bien leur réserver.

A l'exception de cinq d'entre eux qui, ayant terminé leurs trois "tours" réglementaires vont s'empresser de retourner aux USA, tous les autres pilotes sont disponibles pour un, voire deux "tours" de plus.

En quatre mois, avec Boyington, ils ont été crédités de 94 victoires + une trentaine de "probables". Mais sans Boyington, qui pourrait à nouveau les conduire au combat ?

Le 1er mars, la sanction tombe, impitoyable : le VMF-214 est administrativement renvoyé aux États-Unis, et les "Moutons noirs" mutés dans d'autres unités, et particulièrement au VMF-211 "Wake Avengers" ("Vengeurs de Wake"), où plus de la moitié d'entre eux vont se retrouver dans les jours suivants.

Au sein du -211, ils vont, à partir de la mi-mars, continuer à voler dans ce secteur du Pacifique qu'ils connaissent bien et où tant de leurs camarades sont tombés.

Mais après des semaines de furie (1) le ciel de Rabaul est désormais nettoyé de tout avion japonais, et c'est donc dans de simples missions de "straffing" aussi risquées que peu glorieuses que les ex "Moutons noirs" vont terminer leur guerre avant d'être eux aussi autorisés à rentrer aux États-Unis, où une nouvelle incarnation du VMF-214 est sur le point de voir le jour...

(1) entre janvier et février 1944, une soixantaine de "Corsair", et près de 40 pilotes - dont Boyington - avaient disparu lors des opérations au-dessus de Rabaul