dimanche 4 juillet 2010

2677 - descend toi-même, enc… !"

… alors qu’il cercle en vain depuis plusieurs minutes au-dessus de Rabaul, Boyington, excédé de n’avoir aucun avion ennemi à se mettre sous les canons, se met à insulter les Japonais par radio, les sommant de "monter se battre"... et ne s’attirant en retour qu’un "descend toi-même, enc… !" qui se passe de tout commentaire.

A 12h20, faute de tout adversaire, la formation alliée se sépare alors en petits groupes de deux à quatre avions, qui plongent vers le sol afin de mitrailler individuellement les terrains japonais, puis reprennent tranquillement le chemin de leurs bases respectives.

Au final, la "Grande Première" tant attendue s'est transformée en flop : les "Moutons noirs" ne revendiquent en effet que trois avions japonais abattus, tandis qu’un autre est attribué au VF-33, et cinq aux P-40 néo-zélandais.

Maigre bilan en regard des quatre-vingt appareils engagés dans cette opération,… et bilan bien plus défavorable encore si l’on considère que les Japonais n’ont en réalité perdu que trois avions dans l’aventure alors que les Alliés, eux, déplorent la perte de deux P-40 néo-zélandais, auxquels il convient d’ajouter un "Corsair" des "Moutons noirs", que son pilote a crashé au retour !

Pour Boyington, toujours à l’affût de victoires pour enrichir son palmarès, la pilule est d’autant plus amère qu’il est lui-même soumis à une énorme pression médiatique.

Au pays, le -214 et son chef sont en effet considérés comme des champions sportifs, dont chacun s’attend à ce qu’ils multiplient les exploits : d'ailleurs, ne sont-ils pas parrainés par une célèbre équipe de baseball – les Saint-Louis Cardinals – à qui ils ont promis d’abattre un avion japonais pour chaque casquette aux couleurs de ce club qui leur serait envoyée ?

Simple coup publicitaire, bien sûr, mais un coup qui a néanmoins fait la joie de la Presse américaine… et de la ville de Saint-Louis, où les "Moutons noirs" sont instantanément devenus des héros nationaux.

Mais la Gloire est toujours éphémère… sauf si l’on parvient à l’enrichir régulièrement de nouveaux triomphes…

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