
... à Vella Lavella, et même s'ils doivent encore loger sous la tente, les "Black Sheep" ont au moins la chance de pouvoir opérer dans un cadre bien plus agréable que celui de Munda, où les maladies endémiques, et la dysenterie, ont fait - et continuent de faire - bien plus de ravages que les balles japonaises.
Reste que si l'environnement est meilleur, les accidents sont toujours aussi nombreux.
Dès le 28 novembre 1943, soit dès le lendemain de leur installation, un premier "Corsair", victime d'une panne d'essence, doit en effet effectuer un amerrissage forcé. Le 05 décembre, une panne de frein à l'atterrissage expédie un autre "Corsair" au parc à ferrailles. Même motif et mêmes punitions le 12 et le 16, lorsque les "Corsair" 888 puis 777 - faut-il croire à la numérologie ? - sont à leur tour rayés de l'inventaire après des atterrissages ratés.
En moins de trois semaines, le -214 vient donc de perdre quatre avions sans même apercevoir un seul appareil japonais dans le ciel !Certes, les "Black Sheep" n'ont pas chômé, multipliant les missions d'escorte de bombardiers, ou de "straffing" au profit des Marines qui, dans la jungle de l'île de Bougainville, luttent toujours contre les Japonais.
Mais ces missions, aussi indispensables soient-elles, n'ont rien pour enflammer l'imagination des pilotes, et en particulier des nouveaux arrivés, qui voudraient d'autant plus accéder au rang d'as qu'ils se savent déjà à près de la moitié de leur "tour d'opérations"Alors, le 12 décembre, Boyington saute dans un "Corsair" et s'envole pour Munda, afin d'y rencontrer son vieil ami le général Moore.
Quatre jours plus tard, l'ordre tant attendu tombe enfin : c'est au -214 que reviendra l'honneur d'être la première unité dotée de monomoteurs terrestres à opérer au-dessus de Rabaul, c-à-d au seul endroit où les Japonais disposent encore d'un grand nombre d'appareils...
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