jeudi 1 juillet 2010

2674 - le retour au Front

… revenons à présent dans le camp allié, et plus précisément sur l’île de Bougainville, où les Américains débarquent le 1er novembre 1943, dans la Baie de l'Impératrice Augusta.

Après des mois de bombardements qui ont épuisé leurs défenses - et leurs moyens aériens - les quelque 60 000 Japonais présents sur l’île s’avèrent incapables de s’opposer à l’arrivée des Marines, qui disposent bientôt d’une solide tête-de-pont près du Cap Torokina.

Pour autant, les Japonais, même coupés de tout ravitaillement, n’ont nullement l’intention de déposer les armes (1)

A maintes reprises, leur résistance force même les Marines à réclamer le soutien de l’Aviation, pour des missions de straffing qui, bien qu’indispensables, n’enchantent guère les pilotes de chasse, lesquels rêvent encore des duels aériens qui leur permettraient d’accéder au statut d’as tant convoité. Un statut désormais quasiment impossible à obtenir, tant les avions japonais se font rares dans le ciel.

C’est dans ces conditions que le VMF-214, que nous avons abandonné en Australie où chacun était occupé à prendre du bon temps – c.-à-d. à boire et à courir les filles - c’est dans ces conditions que l’escadron va devoir opérer, à l’occasion de son deuxième "tour d’opérations".

Et d’emblée, l’affaire se présente plutôt mal : malade, le Lieutenant Rinaberger doit être rapatrié aux USA, tandis que Boyington, dès son retour à Espiritu Santo, apprend qu’il vient de perdre le commandement du -214 au "profit" d’une mutation au sol, à Vella Lavella !

Il faut dire que le style pour le moins particulier de "Pappy", son succès médiatique, mais aussi les circonstances liées à la dissolution des "Swashbucklers", lui ont valu beaucoup d’ennemis au sein du Marine Corps, à commencer par le colonel Joe Smoack (2)

Heureusement pour lui, Boyington dispose tout de même de quelques alliés. La Presse, bien sûr, mais aussi James Moore qui, en plus d’être un vieux camarade de beuverie, a également l’avantage d’être général, et donc d’être en mesure d’annuler les ordres de son subordonné (3), et de rétablir Boyington dans son commandement, juste à temps pour le départ des "Black Sheep" vers le Front, le 27 novembre 1943…

(1) progressivement refoulés au Nord et au Sud de l’île, les derniers défenseurs de l’île ne se rendront d’ailleurs qu’à la fin du mois d’août 1945 !
(2) présenté sous le non du "colonel Lard" dans les mémoires de Boyington et la série télévisée des "Têtes brûlées"
(3) pour se venger, Smoack mit alors Boyington aux arrêts pendant 10 jours, pour désobéissance à un obscur règlement du corps des Marines…

Aucun commentaire: