
... lorsque le débarquement américain se concrétise néanmoins, comme à Guadalcanal ou à Tarawa, les Japonais combattent souvent jusqu'au dernier homme... et bien après que tout espoir de victoire ait disparu, n'hésitant pas, dans un ultime geste de défi, à charger en groupe et à la baïonnette, dans des "contre-attaques banzaï" sans doute romantiques mais militairement fort inefficaces contre des adversaires qui les fauchent jusqu'au dernier, à la mitrailleuse lourde.
Mais quelles soient ou non prises d'assaut, les garnisons japonaises n'ont de valeur que dans la mesure où elles demeurent capables de se battre... ce qui implique donc - et c'est là l'autre faiblesse majeure - de les ravitailler régulièrement par Mer ou par Air, deux domaines dans lesquels l'infériorité nippone s'avère hélas criante.
Dans les Salomon, et faute de cargos en nombre suffisant, les Japonais vont ainsi devoir inaugurer le ravitaillement nocturne des troupes - et leur évacuation éventuelle - au moyen de destroyers rapides que les Américains, par dérision, appelleront bientôt "Tokyo Express".Mais si ces destroyers sont effectivement bien moins vulnérables que les cargos jusque-là affectés à cette tâche, ils n'en possèdent certes pas les capacités d'emport ni - surtout - la frugalité : pour acheminer quelques caisses de munitions et quelques malheureux bidons d'essence jusqu'aux garnisons assiégées, ces fiers lévriers slalomant entre les îles brûlent en effet d'énormes quantités de carburant dont le Japon, du fait des sous-marins américains, commence par ailleurs à manquer cruellement.
En refusant de battre en retraite, l'Empire du Soleil se condamne, lentement mais sûrement, à perdre la guerre...
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