
... si les Américains n’hésitent pas à battre en retraite, et même - comme à Wake et aux Philippines - à abandonner des garnisons entières à leur sort - et souvent à la Mort - les Japonais, eux, privilégient au contraire une résistance jusqu’au-boutiste sur place, et préfèrent le suicide collectif à une reddition qu’ils considèrent comme déshonorante.
En dehors des traitements inhumains infligés aux prisonnier occidentaux dès les premiers jours de la guerre, ils vont donc, fort logiquement, prendre la décision d’implanter des garnisons dans quantités d’îles du Pacifique dont personne ou presque n’avait jusque-là entendu parler, puis de s'y retrancher et d’y attendre fermement l’arrivée des Américains.
Symbolisée par le contre-amiral Shibasaki, qui à Tarawa n'hésite pas à affirmer que la place qu'il commande ne pourra être conquise "même si les Américains y employaient un million d'hommes pendant un siècle", cette défense strictement statique souffre cependant de deux faiblesses rédhibitoires dont la première, et non la moindre, est que les Américains n’ont nullement l’intention de conquérir chacune des îles sur lesquelles les Japonais ont pris pied !
Leur stratégie du "saut de puce" implique simplement la prise de quelques points d’appui essentiels et aptes à abriter des aérodromes, dont les avions se chargeront alors d’interdire tout trafic maritime – et donc tout ravitaillement – aux garnisons japonaises implantées sur les îles voisines, lesquelles, désormais impuissantes, seront dès lors condamnées à pourrir sur place.Ainsi en ira-t-il de Truk,… et de Rabaul, que les Japonais, dans l’attente d’un débarquement qui ne se concrétisera jamais, ont transformé en gigantesque fromage de gruyère... qu'ils rendront en août 1945, sans jamais avoir combattu au sol...
Aucun commentaire:
Publier un commentaire