... engagé pour la première fois dans ciel des Salomon en février 1943, le Ki-61 va, du moins au début, causer une mauvaise surprise aux Américains.Après un an de guerre, ceux-ci avaient enfin appris à profiter des faiblesses des "Zero" et "Hayabusa", chasseurs à la fois simples et légers
Or, le Ki-61 est au contraire un chasseur relativement lourd et sophistiqué, qui, à ce titre, rompt radicalement avec la tradition nippone et impose donc de revoir les tactiques de combat.
Mais bien que moins complexe que ses adversaires américains, le Ki-61 l'est hélas trop pour ses mécaniciens, et a fortiori pour les mécaniciens des Salomon, en butte à de constantes pénuries de pièces de rechange, épuisés par le climat et les privations, et pas du tout habitués à ce type de machine, et en particulier à ce moteur V12 refroidi par eau, que la chaleur des Tropiques, l’usage d’une essence à très faible indice d’octane (1), et des critères de qualité défaillants, transforment presque instantanément en cocotte-minute prête à rendre l’âme à tout instant.
Les canons allemands s’accommodant par ailleurs fort mal des obus japonais, et plus mal encore du système électrique japonais, l’usage du Ki-61 s’apparente donc à une sorte de loterie guerrière dans laquelle le pilote, au moment de mettre les contacts, ne sait jamais si le moteur parviendra à démarrer, si l’avion réussira à décoller, si les canons daigneront fonctionner au moment voulu, et si l’engin lui-même sera capable, au bout du compte, de le ramener à bon port, une fois la mission terminée.Dans ces conditions, loin d’être un atout, le Ki-61 va au contraire le plus souvent s’avérer un véritable boulet, au taux d’indisponibilité très supérieur à celui du "Corsair", et à vrai dire sans égal dans les annales de la guerre aérienne…
(1) l’indice d’octane des essences japonaises oscillait entre 80 et 85, contre 120-130 pour les essences américaines qui, à moteur égal, offraient donc davantage de puissance
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