… rappelons-le une fois encore : pour un pilote de chasse, quels que soient sa nationalité et les cieux où il opère, la meilleure manière de devenir un "as" à l’impressionnant palmarès est encore de voler le plus souvent possible… et de prier pour rencontrer des avions ennemis à chacun de ses vols.En 14 semaines passées aux Salomon, les "Swashbucklers" n’avaient quasiment jamais aperçu d’appareils japonais, et n’avaient donc pu revendiquer qu’une trentaine de victoires en combat aérien.
Dans leurs deux premières semaines de présence, les "Black Sheep", opérant eux aussi essentiellement depuis Munda, où les conditions de vie sont toujours aussi exécrables, les "Black Sheep", donc, vont au contraire avoir la chance de rencontrer de nombreux Japonais dans le ciel et, par voie de conséquence, de se tailler l’enviable palmarès de vingt-trois appareils officiellement détruits et onze "probables".Indispensable au niveau collectif, le facteur-chance l’est tout autant au plan individuel : en plus de sept mois chez les "Tigres Volants", Boyington, qui n’avait que fort peu volé et encore moins eu l’occasion de combattre, n’avait revendiqué que six victoires, contre cinq, en un seul après-midi, chez les "Black Sheep" !
En toute logique, voler souvent, et combattre fréquemment, renforçait les chances de succès,... mais accroissait également la probabilité de se faire descendre, de se retrouver victime d'un accident ou d'une panne, ou tout simplement de commettre des erreurs de pilotage ou d'appréciation dues au stress ou à la fatigue.
Tel allait être le sort du Lieutenant Alexander qui, le 29 septembre 1943, vole au dessus Kolombagara en compagnie de deux-autres "Corsair" du -214. En dessous d'eux, sur les flots, de petits bâtiments que ses compagnons du jour identifient, correctement, comme des vedettes lance-torpilles américaines.Pour une raison qui restera à jamais inconnue, Alexander, lui, est convaincu qu'il s'agit de navires japonais. Basculant les ailes de son "Corsair", il pique sur les vedettes et ouvre le feu sur le PT-126, y tuant quatre hommes mais s'attirant également le feu des marins, dont le double .50 fait mouche et incendie l'avion, qui s'écrase quelques secondes plus tard sur Kolombagara, tuant son pilote...
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