
… pour que le VMF-214 devienne une légende, il lui fallait le "Corsair", c.-à-d. un chasseur à la fois plus performant et plus "sexy" que le Grumman "Wildcat"
Il lui fallait aussi un chef aussi controversé et flamboyant que Gregory Boyington, c.-à-d. un homme dont la vie avait tout du roman, et dont le talent, mais aussi les "particularités" - pour ne pas dire les vices – avaient de quoi captiver les journalistes... et les Américains moyens.
Il lui fallait aussi un étendard et un signe de reconnaissance plus "frappants" que ceux des "Swashbucklers". Plusieurs pilotes allaient s’en attribuer la paternité exclusive, à commencer bien sûr par Boyington lui-même, et, aujourd’hui encore, nul ne sait au juste à quelle date exacte (1), ni en quel endroit précis, le "Black Sheep", le "mouton noir", fit réellement son apparition.
Il lui fallait enfin des résultats, c.-à-d. un palmarès propre à exciter les imaginations, ce qui, les avions japonais se faisant de plus en plus rares dans le Ciel des Salomon, était finalement le plus difficile.
Un changement dans la continuité, donc, lequel se reflète également dans la première mission dévolue à l’escadron: l’escorte d’une douzaine de quadrimoteurs B-24 qui, le 14 septembre, s’en vont une fois de plus bombarder le terrain japonais de Kahili, sur l’île Bougainville. Une mission de routine, qui se termine d’ailleurs sans qu’un seul des "Moutons noirs" n’aient eu à affronter un avion japonais.
Si la légende est en marche, elle devra encore patienter quelques jours…
(1) dans son ouvrage de référence, Bruce Gamble le situe aux alentours du 14 septembre 1943
(2) outre diverses améliorations, la particularité la plus visible du F4U-1A était assurément la verrière "en bulle" qui, avec un siège rehaussé d’une vingtaine de centimètres, offrait une bien meilleure visibilité que la "birdcage" de l'ancienne version F4U-1
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