
... contrairement aux légendes, aux films, et aux séries télévisées, les véritables pilotes de chasse passent bien davantage de temps au sol à se détendre, et à préparer leurs futures missions, que dans les airs, à combattre les avions ennemis.
N'en déplaise à Hollywood, les véritables "Tigres Volants" n'ont donc qu'un fort lointain rapport avec John Wayne et ses comparses, qui les immortaliseront à l'écran, en 1942.
Gregory Boyington ne fait naturellement pas exception : en sept mois de présence au sein des Tigres Volants, il ne va en effet accumuler que quelque 300 heures de vol de guerre, un résultat simplement dans la norme et qui lui laisse donc énormément de temps pour se livrer à ses activités favorites - la boisson et les femmes - et aux bagarres que celles-ci ne manquent pas de déclencher.
Le 14 février 1942, arrivant complètement ivre sur le terrain, il doit être remplacé à la tête de la patrouille qu'il est supposé mener. Un mois plus tard, tout aussi éméché, il fait bruyamment irruption au beau milieu d'un gala donné en l'honneur des Tigres, et chahute leur marraine officielle - laquelle n'est autre que Madame Tchang Kaï-chek elle-même ! - et ce jusqu'à ce qu'il se fasse jeter dehors, avec pertes, fracas, et quelques chaises brisées.
Mais il se querelle également avec ses propres camarades de combat, lesquels ont fréquemment le dessous - Boyington était champion de lutte au collège - et se retrouvent d'autant moins enclins à l'accepter dans leurs rangs.
Reste que l'entrée en guerre des États,-Unis en décembre 1941, a au moins eu l'avantage de multiplier les avions japonais dans le ciel, donc les chances de victoires et, par extension, la probabilité de se remplir les poches.Mais si le système de primes à l'avion japonais abattu, mis au point par Claire Lee Chennault, chef des "Tigres Volants", est assurément motivant, il a également le grave inconvénient de multiplier les revendications fantaisistes,... et les rancœurs des pilotes qui se voient refuser un avion qu'ils sont pourtant convaincus d'avoir détruit.
Durant sa brève carrière chez les Tigres, Boyington va ainsi revendiquer six victoires, mais n'être payé que pour trois victoires et demi, tandis que la plupart des historiens lui en reconnaîtront seulement deux...
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