A l’été 1941, au moment où l'intéressé, totalement fauché, pénètre dans le bar du San Carlos Hotel de Pensacola afin d'y noyer son amertume, son dossier militaire est à deux doigts de lui valoir la radiation. Mais c’est dans ce bar, et au détour d’un verre, qu’il va pourtant faire une rencontre qui va radicalement changer le cours de sa vie.
Se présentant comme un ancien de la légendaire Escadrille Lafayette (1) - qu'il n'a en réalité jamais fréquentée - Richard Aldworth est un employé de la Central Aircraft Manufacturing Company (CAMCO) laquelle sert à présent de prête-nom à l'American Volunteer Group (AVG), qui recrute des volontaires américains pour la modeste aviation militaire du généralissime Tchang Kaï-chek, une aviation que le monde entier connaîtra bientôt sous le nom de... Tigres Volants.
Si Boyington est d'abord sceptique, les promesses d'Aldworth ont tôt fait de le convaincre : en plus d'une solde mensuelle qui, à rang égal, est le double de celle du corps des Marines, chaque pilote des Tigres Volants bénéficie de surcroît, pour chaque avion japonais abattu. d'une prime de 500 dollar-or - une véritable fortune pour l'époque (2)Ajoutez-y la promesse d'une réintégration rapide dans le corps d'origine au terme du contrat - nous y reviendrons - et il n'en faut pas plus pour convaincre Boyington de démissionner du corps des Marines le 26 août, et aussi d'abandonner à leur sort femme, enfants,... et créanciers, afin de partir pour la Chine, ou plus exactement la Birmanie, où il débarque quelques jours plus tard...
(1) l'Escadrille Lafayette était une unité de volontaires américains combattant sous les couleurs françaises lors de la Première Guerre mondiale.
(2) au début des années 1940, le salaire moyen annuel américain était d'environ 1 300 dollars par an
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