Sa vie est un roman. Né Gregory Hallenbeck à Cœur d’Alene (Idaho), le 4 décembre 1912, c’est à sept ans qu’il monte pour la première fois dans un avion, un de ces étranges biplans Curtiss "Jenny" avec lesquels d’intrépides barnstormers sillonnent les États-Unis afin d’y offrir spectacles aériens et baptêmes de l’air.
Après cette expérience haute en couleurs, le jeune Gregory se jure de devenir lui aussi pilote, ce qui s’avère pourtant bien moins facile qu’espéré : en 1934, devenu ingénieur en Aéronautique, c’est à peine s’il parvient à trouver un emploi de dessinateur chez Boeing, une des "pires expériences de ma vie", dira-t-il, tant il s’y ennuie à mourir.Bien que marié en juillet de la même année, la simple vision d’une affiche de recrutement pour l’Aéronavale, un an plus tard, suffit à lui faire abandonner toute idée de vie rangée. : voilà enfin l’opportunité de concrétiser son rêve de jeunesse!
Mais il y a un problème : les candidats se doivent d’être célibataires ! Qu’importe : il tente sa chance et, comme on lui réclame un certificat de naissance, il a bientôt la surprise de découvrir qu’il ne s’appelle pas Hallenbecq, mais bien Boyington, du nom de son père biologique, un obscur dentiste dont il n’avait jamais entendu parler, et dont sa mère avait divorcé un an après sa naissance !
C’est donc sous le nom de Gregory Boyington - honnête célibataire ! - qu’il s’inscrit, et est admis, dans la Réserve Navale, le 15 mai 1935, même s'il lui faut encore attendre février 1936 avant de se voir enfin appelé à Pensacola pour y apprendre le pilotage… et la consommation effrénée d’alcool.Alcool ou pas, Boyington s’avère en tout cas un excellent pilote. Gradué en mars 1937, il se voit d’ailleurs bientôt proposer un poste de sous-lieutenant au sein du Marine Corps, privilège fort rare (une centaine de commissions par an) en ces années d’avant-guerre. Mais le même problème se répète : durant ses deux années de probation, le candidat retenu se doit d’être, et de rester, célibataire !
Voilà donc Boyington contraint de continuer à entretenir et héberger secrètement sa famille deux années de plus. Et une famille qui ne cesse par ailleurs de s’agrandir, puisque trois enfants sont venus s’y ajouter au moment où il est enfin nommé, lieutenant, et instructeur, en 1940.

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