
… à la fin leur second "tour d’opération", les "Swashbucklers" furent crédités de la destruction de 20 appareils japonais (+ 2 "probables") en combat aérien, ainsi que d’une trentaine d’autres, lors d’attaques au sol.
Des chiffres qui, comme à l’accoutumée, doivent être abordés avec les précautions d’usage, et surtout mis en rapport avec les pertes – celles-là incontestables – dans leurs propres rangs.
Comme cela avait déjà été le cas lors du premier tour, et n’en déplaise aux âmes romantiques, les pertes par accidents (le plus souvent dus à des problèmes mécaniques) excédaient de très loin celles dues aux balles et obus ennemis : sur huit "Corsair" entièrement détruits (sans même parler de ceux plus ou moins gravement endommagés), six l’avaient été par accidents sans lien direct avec les combats, et seulement deux abattus en vol (1)
A Espiritu Santo, où ils arrivent le 3 septembre 1943, ce ne sont pourtant pas ces pertes qui préoccupent les pilotes, mais bien cette étrange rumeur d’une dissolution de leur unité. Une rumeur que la perspective de nouvelles vacances en Australie (où ils débarquent finalement le 21 septembre) ramène cependant très vite à l’arrière-plan.A tort : en haut-lieu, et à leur insu, la dissolution du VMF-214 "Swashbucklers", et sa recréation sous une autre forme – qui deviendra le VMF-214 "Black Sheep" - a déjà été décidée.
L’unité, il est vrai, ne s’est jamais vraiment remise du départ de George Britt, dont le remplaçant, John "Smiley" Burnett, n’a d’ailleurs pour ainsi dire pas volé. Bien connu de l’État-major, le manque de confiance des pilotes en leur propre commandant a assurément joué un rôle important... mais pas décisif
"En dépit de leur moral fort bas, les Swashbucklers étaient toujours 26 pilotes expérimentés (…) 21 d’entre eux avaient effectué deux tours [d’opération] ensemble et connaissaient bien leur affaire" (…) [à l’exception de deux d’entre-eux, rentrés aux USA], "le reste était disponible pour au moins un tour supplémentaire. Remplacer le chef d’unité par un major compétant et capable de mener ces hommes semblait, en apparence, la solution la plus simple. Et de fait, un pilote expérimenté et du rang adéquat faisait, depuis plusieurs semaines, bruyamment campagne pour obtenir un tel poste.
Son vœu serait exaucé, mais pas avec les Swashbucklers" (2)
(1) si les 6 accidents n'entraînèrent la mort que d'un seul pilote, les deux pilotes abattus moururent en captivité
(1) Gamble, op cit, page 189
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