lundi 19 juillet 2010

2692 - le changement dans la continuité

... contrairement à la plupart des unités du Marine Corps nées de la guerre, le VMF-214 allait survivre à la fin de celle-ci.

En 1950, lors de la Guerre de Corée, d'autres pilotes, et d'autres "Corsair", reprendraient en effet le flambeau, et perpétueraient une légende qui se poursuivrait au Vietnam (avec des "Skyhawk") et jusqu'à aujourd'hui (sous la forme du VMA-214, doté de "Harrier" à décollage vertical)

Bien qu'officialisé seulement en 1957, le changement d'appellation - de "F" pour "Fighter" à "A" pour "Attack" - était en fait acquis dès la fin de 1943, lorsque les "Moutons noirs", faute d'avions japonais à se mettre sous les canons, avaient de plus en plus délaissé l'interception pour se concentrer sur l'attaque au sol.

A cet égard, les trois incarnations successives du -214 incarnaient déjà cette idée de "changement dans la continuité".

Au-dessus de Guadalcanal, la première d'entre elle - celle des "Swashbucklers" - était restée anonyme et avait même dû attendre son second "tour d'opérations", et l'arrivée d'un chasseur aussi performant que peu fiable - le F4U "Corsair" - avant de pouvoir enfin remplir son tableau de chasse.

Avec le même avion, légèrement amélioré, la seconde - celle des "Black Sheep" - s'était quant à elle taillée un palmarès impressionnant. Mais c'est Boyington, sa personnalité, son charisme,... et ses excès, qui l'avait véritablement rendue célèbre, ce pourquoi elle n'avait pas survécu à la disparition de ce dernier, abattu au-dessus de Rabaul, le 3 janvier 1944, au moment où l'attaque au sol était devenue, et de loin, la principale activité de la chasse américaine.

La troisième - celle des "nouveaux Black Sheep" - avait quant à elle joué de malchance : reconstituée sur de toutes nouvelles bases, elle avait commencé par accumuler les accidents, puis avait dû attendre de longs mois avant de pouvoir enfin embarquer sur un porte-avions - le Franklin - dont le destin tragique avait précipité son retour aux USA après seulement une journée de combat au terme de laquelle les pilotes n'avaient pu, et pour cause, abattre le moindre avion ennemi.

Quels que soient leurs fortunes respectives, tous ces pilotes avaient pourtant partagé nombre de points communs, non seulement entre eux mais aussi avec leurs camarades et même leurs adversaires, de toutes les autres unités de la Seconde Guerre mondiale...

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