vendredi 21 mai 2010

2633 - l'utopie de l'uchronie

… faute d’une "arme miracle", les trois puissances de l’Axe étaient condamnées à perdre la guerre.

Ce fut l’Italie qui inaugura le bal. Il ne pouvait d’ailleurs en être autrement : démographiquement, économiquement, politiquement et, bien sûr, militairement, l’Italie avait toujours été le parent pauvre, celui qui, à l’hiver 1942-1943, envoyait encore ses pilotes combattre dans des appareils complètement démodés et à l’habitacle ouvert à tous les vents.

Rien d’étonnant à ce que les Italiens eux-mêmes, réalisant la complète absurdité de poursuivre la lutte contre bien plus fort qu’eux, aient été les premiers à jeter l’éponge, retirant leurs troupes d’URSS dès le printemps 1943, et entamant de discrets pourparlers avec les Alliés occidentaux, lesquels se traduisirent bientôt par l’éviction de Mussolini, puis par la signature d’un Armistice, en septembre de la même année.

Dans les heures qui suivirent cet Armistice, l’Italie fut envahie par l’Allemagne, son alliée de dix ans, laquelle, en véritable moteur de l’Axe, avait les moyens de poursuivre le conflit deux années de plus,... mais pas de l’emporter en se battant seule sur deux Fronts en même temps

Pris en tenaille entre les Russes d’un côté et les Anglo-américains de l’autre, le Reich vit son territoire se métamorphoser en un immense amas de ruines, puis en une interminable succession de parcs à ferrailles, où ses vainqueurs jetèrent pêle-mêle les avions et les Panzer qui avaient terrorisé le monde des année durant avant de tomber sur meilleur et plus nombreux qu’eux.

L’Allemagne vaincue, la chute du Japon, désormais seul contre tous, n’était plus qu’une question de semaines.

Son splendide isolement, qui l’avait jusque-là protégé des invasions, était en effet devenu son pire ennemi : prisonnier de son archipel, il continuait certes à fabriquer des navires et des avions, mais privés de carburant par les incessantes attaques de l’US Navy, ceux-ci ne servaient plus à rien, si ce n’est à rouiller dans les ports, ou à s’écraser sur les bâtiments américains au terme d’un unique vol sans aucun retour possible.

Après-guerre, subjugués par l'ampleur du cataclysme autant que par la rapidité de l'expansion puis de la chute des forces de l'Axe, certains se mettraient à imaginer des scénario alternatifs, où les dites forces finissaient par l'emporter.

Mais dès 1942, il n'y avait tout simplement plus de victoire possible...

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