jeudi 20 mai 2010

2632 - on ne peut rien contre l'arithmétique

… si Hitler avait été admis à l'Académie des Beaux Arts de Vienne en 1907, s'il avait été tué en 1914-1918, si la République de Weimar l’avait laissé pourrir en prison au lieu de le laisser sortir de Landsberg en 1924, après seulement huit mois d’incarcération, ou encore si la France et la Grande-Bretagne avaient fait preuve de davantage de fermeté à son égard au début des années 1930, la Seconde Guerre mondiale n’aurait peut-être pas eu lieu, ou se serait à tout le moins déroulée de manière fort différente.

Passé 1941, cependant, toute uchronie avait cessé d’être possible : en s'en prenant à l’URSS d’abord, aux USA ensuite, l’Allemagne puis le Japon venaient d'attaquer des pays non seulement deux fois plus peuplés qu’eux, mais également fortement industrialisés et disposant de ressources naturelles – en particulier pétrolières - abondantes et largement à l’abri des convoitises.

L’effet de surprise passé, les industries de ces deux pays allaient pouvoir tourner à plein régime, et produire bien davantage d’avions, de tanks, de canons ou de navires que l’Allemagne, l’Italie et le Japon n’en étaient capables.

Dans une guerre conventionnelle, on ne peut rien contre l’arithmétique ni des adversaires en mesure de fabriquer, simultanément, quatre fois plus de porte-avions, cinq fois plus de tanks, deux fois plus d’avions ou vingt-cinq fois plus de bombardiers lourds que vous.

Dès la fin de 1942, il était devenu évident que seule l’introduction rapide d’une "arme miracle" aurait encore pu faire mentir la Loi du plus grand nombre, et rétablir l’équilibre en faveur des forces de l’Axe.

Gaz de combat ou bacilles mortels pouvaient-ils jouer un tel rôle ? L'Italie avait certes utilisé les premiers en Éthiopie en 1936; et le Japon testé les seconds en Chine depuis le début des années 1930.

Mais ces armes étaient d’un emploi difficile et, là encore, les Alliés en possédaient aussi et étaient parfaitement en mesure, si besoin était, de les produire – et surtout de les répandre ! – en bien plus grandes quantités.

Restait la bombe atomique, que l’Allemagne, le Japon, et à vrai dire toutes les grandes puissances, étudiaient depuis le début des années 1930. Au sein de l’Axe, la recherche atomique allemande était assurément la plus avancée, mais que pouvait-elle réellement espérer, elle qui déployait en ce domaine cent fois moins d’argent, de moyens et de scientifiques que les États-Unis ?

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