… à la fin de la guerre, l’URSS avait produit quelque 160 000 aéronefs de tous types (*), soit environ 30 % de plus que l’Allemagne nazie (120 000)Mais c’est sans conteste dans le domaine de l’avion d’assaut que la différence fut la plus importante.
Conçu en 1935, l’Iliouchine IL-2 "Bronirovanii Shtourmovik" incorporait près d'une tonne de blindage protégeant le moteur, les réservoirs et l'équipage, ce qui, avec deux canons de 23mm, des lance-roquettes et une demi-tonne de bombes, allait s’avérer très efficace contre les blindés allemands, et relativement invulnérable à la Flak de petit calibre.
En maniabilité et performances pures, en revanche, les lourds et lents Shtourmoviks constituaient des proies faciles pour les chasseurs allemands, qui allaient les décimer par milliers en les attaquant évidemment du dessus et par l'arrière, là où le blindage était inexistant.Sur ordre personnel de Staline, qui les considérait comme "aussi indispensables a l'Armée rouge que l'air qu'elle respire et le pain qu'elle mange", la production allait néanmoins battre tous les records mondiaux : lorsque sa version améliorée - l'Il-10 - le remplacerait sur les chaînes de montage, en août 1944, plus de 36 000 Il-2 seraient déjà sortis d'usine !
L’appareil allemand le plus comparable à l’Il-2, le Junkers Ju-87 "Stuka", ne serait quant à lui fabriqué qu’à environ 6 000 exemplaires. Même en y ajoutant la production de 800 bimoteurs Henschel 129 aux missions fort semblables, cela revenait donc à dire que l’URSS avait finalement construit six fois plus d’avions d’assaut que l’Allemagne nazie, ce que les fantassins et tankistes allemands, par ailleurs également confrontés dans ces deux domaines à la supériorité numérique des Soviétiques, n’avaient pu s’empêcher de regretter jour après jour...
(*) Très majoritairement américaine, l’aide occidentale à l’URSS allait y ajouter 22 000 appareils supplémentaires.
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