lundi 10 mai 2010

2622 - au pays des Soviets

… une des plus grandes erreurs de l’Allemagne nazie fut de sous-estimer le véritable potentiel industriel de l’URSS et, notamment les capacités de son industrie aéronautique.

En 1939, pourtant, les 18 usines d’Aviation soviétiques produisaient déjà plus de 10 000 aéronefs militaires, soit autant que le Reich lui-même, mais deux fois plus que l’industrie américaine (qui, il est vrai, venait à peine d’entrer dans l’ère du réarmement).

Si la quantité était donc au rendez-vous, il en allait cependant autrement de la qualité : en 1941, plus de 90 % du parc de bombardiers soviétiques était encore composé de bimoteurs Tupolev SB, qui avaient certes fait merveille lors de la Guerre d'Espagne, mais étaient désormais notoirement inférieurs aux Heinkel 111 ou Junkers 88 allemands.

Il en allait de même pour la chasse, où les biplans Polikarpov I-15 et I-153, et monoplans I-16, constituaient encore l’essentiel des effectifs et n'emportaient toujours qu’un armement ridicule en plus de rendre facilement 100 kms/h aux Messerschmitt 109 allemands.

Si on y ajoutait l’absence quasi-totale de radio de bord (obligeant les pilotes à communiquer entre eux par signes), la mauvaise formation des ces mêmes pilotes (conditionnés pour suivre aveuglément leur chef de formation mais pas pour prendre des initiatives), et l’impéritie du commandement soviétique en général (encore sous le choc des "purges" de la fin des années 1930), toutes les conditions étaient donc réunies pour que l’affrontement avec une aviation allemande aussi performante que bien entraînée se transforme en véritable massacre

Et de fait, dès le premier jour de l’Opération Barbarossa, les Voyenno-vozdushnye sily Rossii (VVS) soviétiques allaient perdre la bagatelle de 1 200 appareils, le plus souvent au sol.

Fin juin, le total des pertes dépassait les 4 000 avions. Fin décembre, il avait franchi la barre des 16 000, ce qui représentait l'entièreté de la production soviétique de 1940, et … sept fois plus que les pertes de la Luftwaffe !

A la simple lecture des chiffres, l’Aviation soviétique aurait donc dû cesser d’exister.

Il n’en fut pourtant rien…

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