... en 1936, l'Air Ministry britannique avait lancé un appel d'offres pour un bombardier capable de transporter 6 tonnes de bombes et un armement défensif important - du moins selon les normes de l'époque - sur plus de 3 000 kms et à une vitesse de croisière de 370 kms/h.Les trois premiers critères imposaient une vaste soute, un long et large fuselage, et de grands réservoirs, donc un avion nécessairement lourd. Pour satisfaire au quatrième, l'avion devrait nécessairement disposer de bien plus que 2 000 CV ce qui, compte tenu des moteurs existants ou disponibles à bref délai, imposait d'en installer au moins quatre.
La formule traditionnelle - un gros avion à quatre moteurs séparés entraînant chacun une hélice - s'annonçant aussi complexe que coûteuse, beaucoup imaginèrent alors de la simplifier en jumelant deux moteurs existants autour d'une hélice commune ce qui, en Allemagne, devait donner naissance au Heinkel 177 et, en Grande-Bretagne, à l'Avro Manchester.
Mais quel que soit le pays, la formule "simplifiée", bien que séduisante sur le papier, s'avéra partout catastrophique, en sorte qu'il fallut en revenir à la solution traditionnelle qui, dans le cas britannique, donna naissance à l'Avro Lancaster, lequel allait vite devenir le symbole par excellence du bombardement lourd et, en compagnie de ses plus anciens cousins Halifax et Stirling, incinérer les villes allemandes les unes après les autres...
Discutable en termes d'efficacité politique ou militaire, l'incinération avait au moins le mérite de protéger les villes britanniques, en contraignant la Luftwaffe à demeurer sur la défensive. Elle permettait également à la Grande-Bretagne de mener dans les Airs, et loin de chez elle, une guerre qu'elle n'était pas capable de remporter sur Terre.
Mais cette guerre aérienne était aussi une guerre de riches : "un raid typique (...) impliquait la consommation de, peut-être, 4 millions de litres d'essence et plus de 2 000 tonnes de bombes. Les pertes pouvaient facilement atteindre 36 avions et plus de 250 hommes. Un seul raid de cette ampleur pouvait coûter plus de 4 millions de Livres (...) Or de tels raids étaient lancés deux fois par semaine, et la guerre a duré trois cents semaines" (1)
A la fin de la guerre, justement, sur les 125 000 aviateurs qui avaient endossé l'uniforme du Bomber Command, 55 000 avaient été tués au combat, et 20 000 blessés ou faits prisonniers !
La Grande-Bretagne, elle, était ruinée et allait perdre l'intégralité de son Empire dans les mois suivants...
(1) Le Fana de l'Aviation, H.S. 4, page 66
La formule traditionnelle - un gros avion à quatre moteurs séparés entraînant chacun une hélice - s'annonçant aussi complexe que coûteuse, beaucoup imaginèrent alors de la simplifier en jumelant deux moteurs existants autour d'une hélice commune ce qui, en Allemagne, devait donner naissance au Heinkel 177 et, en Grande-Bretagne, à l'Avro Manchester.Mais quel que soit le pays, la formule "simplifiée", bien que séduisante sur le papier, s'avéra partout catastrophique, en sorte qu'il fallut en revenir à la solution traditionnelle qui, dans le cas britannique, donna naissance à l'Avro Lancaster, lequel allait vite devenir le symbole par excellence du bombardement lourd et, en compagnie de ses plus anciens cousins Halifax et Stirling, incinérer les villes allemandes les unes après les autres...
Discutable en termes d'efficacité politique ou militaire, l'incinération avait au moins le mérite de protéger les villes britanniques, en contraignant la Luftwaffe à demeurer sur la défensive. Elle permettait également à la Grande-Bretagne de mener dans les Airs, et loin de chez elle, une guerre qu'elle n'était pas capable de remporter sur Terre.
Mais cette guerre aérienne était aussi une guerre de riches : "un raid typique (...) impliquait la consommation de, peut-être, 4 millions de litres d'essence et plus de 2 000 tonnes de bombes. Les pertes pouvaient facilement atteindre 36 avions et plus de 250 hommes. Un seul raid de cette ampleur pouvait coûter plus de 4 millions de Livres (...) Or de tels raids étaient lancés deux fois par semaine, et la guerre a duré trois cents semaines" (1)
A la fin de la guerre, justement, sur les 125 000 aviateurs qui avaient endossé l'uniforme du Bomber Command, 55 000 avaient été tués au combat, et 20 000 blessés ou faits prisonniers !La Grande-Bretagne, elle, était ruinée et allait perdre l'intégralité de son Empire dans les mois suivants...
(1) Le Fana de l'Aviation, H.S. 4, page 66

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