
… le bombardement, c’était la grande affaire des Britanniques
La raison était d’abord historique : dès 1915, dirigeables Zeppelin, puis bimoteurs ou quadrimoteurs Gotha ou Riesen avaient commencé à bombarder Londres.
S’ils n’y avaient causé que des dégâts mineurs, et quelques centaines de morts, l’expérience avait néanmoins traumatisé les Britanniques, lesquels avaient soudainement réalisé que la Grande-Bretagne n’était plus une île.
Appelant aux représailles, ils avaient rêvé du jour où leurs monstrueux Handley-Page 0/400 seraient à leur tour en mesure de détruire Berlin. Mais la guerre s’était terminée avant que ce rêve ne se réalise.Pour les Britanniques, dont la puissance militaire reposait depuis des siècles sur la Marine bien plus que sur l’Infanterie, l’Aviation de bombardement allait vite devenir le prolongement naturel des trois mats de l’Amiral Nelson, capables d’imposer la volonté anglaise sur Terre comme les cuirassés pouvaient le faire sur Mer.
"The Bomber comes through", "le bombardier passera toujours", déclarait, non sans optimisme, le Premier ministre Stanley Baldwin, peu avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale.Comme toutes les puissances occidentales, et comme le Japon, la Grande-Bretagne s’était donc dotée d’une flotte relativement importante de bombardiers moyens bimoteurs.
Jusqu’en 1945, quelque 1 400 Handley Page Hampden, 1 800 Armstrong Whitworth Whitley et, surtout, 11 000 Vickers Wellington allaient ainsi quitter les chaînes de montage, ce qui, avec plus de 14 000 appareils au total, représentait 40 % de plus que la production japonaise, mais seulement 50 % de celle de l’Allemagne nazie.Mais malgré ses qualités, le Wellington, comme tous les bombardiers moyens bimoteurs, manquait par trop d’allonge et de charge utile pour s’aventurer loin en territoire ennemi et y causer des dommages significatifs.
Pour cela, il fallait autre chose, c.-à-d. un de ces gros quadrimoteurs que l’Air Ministry avait commandé au milieu des années 1930…
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