... tout comme la Luftwaffe et la Regia Aeronautica, l'Aviation japonaise avait également été conçue dès l'origine comme une force aérienne tactique, dont la mission essentielle, pour ne pas dire unique, était simplement d'appuyer la progression des troupes terrestres plutôt que de chercher à frapper loin derrière les lignes ennemies.
Elle s'était donc dotée elle aussi de bombardiers moyens bimoteurs, plus polyvalents, plus économiques et plus faciles à construire et à mettre en oeuvre que les lourds quadrimoteurs à long rayon d'action qu'Anglais et Américains étaient alors occupés à concevoir.Face à des adversaires guère mieux lotis qu'elle-même (comme ce fut le cas en Chine, dans les années 1930, puis dans le Pacifique, en 1941-1942), ce pari militaro-industriel allait s'avérer sinon judicieux, du moins raisonnablement efficace.
Mais avec l'apparition des quadrimoteurs B-24 (dès la mi-1942) puis, surtout, B-29 (fin 1944), la situation allait cependant changer du tout au tout.
Avec leurs quadrimoteurs, les Américains disposèrent en effet de machines non seulement bien protégées contre la chasse japonaise, mais également en mesure d'emporter de grosses quantités de bombes sur de grandes distances, c-à-d de faire subir aux Japonais ce que les Japonais étaient incapables de leur infliger.Comme le souligna un pilote nippon "avec le Boeing B-29, l'ennemi disposait d'un engin capable d'attaquer le coeur de l'empire sans escorte. En dépit des efforts déployés par nos chasseurs, les équipages américains savaient que, statistiquement, ils avaient plus de chances de rentrer indemnes que d'être abattus au dessus du Japon. Pour nos propres équipages de bombardiers, cette statistique s'inversa dès octobre 1942, à Guadalcanal"
(1) ibid, page 84
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