... à partir de 1943, il était devenu évident que les avantages liés à la légèreté (faible coût, maniabilité, consommation de carburant) ne pouvaient plus pallier les inconvénients (fragilité excessive, armement insuffisant, absence de protection pour le pilote et les réservoirs)Les incroyables résultats obtenus depuis 1937 par les tandems A5M/Ki-27, puis A6M/Ki-43 avaient en réalité conduit le Japon dans une impasse mortelle, dont il était impératif de sortir d'urgence.
Pour l'industrie aéronautique japonaise, cela représentait un défi formidable et à vrai dire parfaitement irréaliste, puisqu'il lui fallait non seulement continuer à produire en grande série les appareils existants (ne serait-ce que pour compenser les pertes), mais aussi lancer, en parallèle, la fabrication d'appareils plus modernes et souffrant encore d'innombrables maladies de jeunesse, et même concevoir de nouveaux prototypes d'avions dont on attendait monts et merveilles, et surtout des miracles.Chez Mitsubishi - principal fournisseur d'avions de chasse pour l'Aéronavale japonaise - une partie du personnel déployait ainsi des trésors d'énergie pour maintenir le "Zéro" en vie, ajoutant quelques plaques de blindage ici, installant des mitrailleuses ou des canons supplémentaires là-bas, et poussant son petit moteur bien au-delà du raisonnable - et donc de la fiabilité.
Entre mars 1939 et août 1945, plus de 10 000 A6M "Zéro" allaient ainsi quitter les chaînes de montage, chiffre record pour l'industrie japonaise, mais chiffre trompeur lorsqu'on sait qu'en terme de simple efficacité opérationnelle, les versions de 1944-1945 n'étaient plus que l'ombre de leurs aînées de 1939, et ne pouvaient plus guère être utilisées avec succès que comme machines-suicide.
Parallèlement au "Zéro", ingénieurs et techniciens de Mitsubishi s'efforçaient également de faire voler le J2M "Raiden", un chasseur certes plus puissant que son aîné, mais si récalcitrant qu'il ne put être produit qu'à quelque 500 exemplaires avant la Capitulation.Enfin, une dernière équipe, sous la direction de Jiro Horikoshi - père du "Zéro" originel - tentait quant à elle de donner un véritable successeur à ce dernier.
Faute de moyens, et alors que son étude avait été initiée au printemps 1942, il fallut hélas attendre l'automne... 1944 pour que cet avion - l'A7M "Reppu" - voit enfin le jour, et seule une demi-douzaine de prototypes, à différents états d'avancement, allait pouvoir être fabriquée avant la fin de la guerre...
1 commentaire:
Lecture instructive, comme toujours!
Félicitations pour votre blog!
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