vendredi 23 avril 2010

2605 - une production dérisoire

… en 1939, la production italienne d’avions se montait à environ 350 appareils par mois, chiffre qui monta à 500 en décembre 1941 mais redescendit à 305 tout au long de l'année 1942 alors qu'il en aurait fallu au moins le double ne serait-ce que pour compenser les pertes au combat ou par accident.

Par comparaison, la production allemande passa quant à elle de 830 avions par mois en 1941 à 1 300 en 1942, 2 100 en 1943 et... 3 300 en 1944 !

En 1939, la Regia Aeronautica disposait donc d'un parc d’un peu plus de 4 400 aéronefs de tout type, dont la moitié seulement était disponible, et à peine plus du quart considéré comme moderne !

Les appareils les plus répandus étaient encore les biplans Fiat CR-32 et CR-42, désormais démodés mais dont la fabrication ne fut arrêtée qu'en octobre 1939 pour le premier, et au début 1942 pour le second.

Leurs successeurs monoplans commençaient certes à sortir des chaînes de montage, mais étaient fort mal acceptés par les pilotes et souffraient surtout d'une puissance insuffisante (moins de 900 CV), qui n’autorisait que l’emport d’un minimum de blindage et de seulement deux mitrailleuses de capot, soit le même armement que les biplans Fiat… ou leurs ancêtres de la Première Guerre mondiale !

Pire encore : si les Macchi C-200, Fiat G-50 et autres Reggiane Re-2000 étaient de bons avions dans l'absolu, leur construction s'effectuait toujours selon des méthodes quasi-artisanales, ce qui entraînait des cadences de production proches du ridicules : Macchi et Fiat allaient ainsi fabriquer moins de 1 200 C-200 et G-50, et Reggiane moins de 200 Re-2000 !

Si les deux premiers étaient propulsés par l'increvable mais peu performant Fiat A74 en étoile (840 CV seulement) le dernier cité se dotait quant à lui d'un Piaggio donné officiellement pour 1 000 CV mais dont les autorités italiennes exigèrent très vite le remplacement au profit - très relatif - de l'Alfa-Roméo Ra-1000 en ligne, copie sous licence du DB-601 allemand.

Reggiane redessina donc son Re-2000, qui devint Re-2001. Mais comme la fabrication de son moteur germano-italien était prioritairement réservée au nouveau Macchi C-202, Reggiane dut en revenir, après 237 exemplaires, à un moteur en étoile, toujours conçu par Piaggio, et dont le manque de fiabilité chronique empêcha à son tour le Re-2002 de dépasser 225 exemplaires !

En 1941, Reggiane n'eut alors d'autre choix que de développer un nouveau chasseur, le Re-2005, lequel revenait à un moteur... en ligne, et en l'occurrence à un DB-605 allemand, cette fois produit sous licence par Fiat mais dont la cadence de fabrication s'avéra à nouveau si faible que le Re-2005 ne fut finalement construit qu'à... 48 exemplaires avant la signature de l'Armistice...

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