2594 - David contre Goliath

... si l'industrie allemande n'était pas en mesure de fournir assez de Panzer à la Wehrmacht, que pouvaient espérer l'Italie et le Japon, dont les usines étaient à la fois sous-équipées et déjà incapables de satisfaire les demandes des marins et des aviateurs ?

On a souvent raillé les piètres performances de l'armée italienne et, pour tenter de les expliquer, maintes fois mis en avant la "lâcheté" de ses combattants.

Mais en vérité, que pouvaient faire les tankistes italiens qui, tels des David contre davantage de Goliath motorisés, devaient, dans leurs Carro Armato de seulement 15 tonnes, affronter, en URSS comme en Afrique du Nord, des KV-1, des T-34 ou même des Sherman deux à trois fois plus lourds qu'eux, et donc incomparablement mieux armés et protégés ?

Comment en vouloir à ces hommes d'avoir parfois manqué d'enthousiasme, et de ne jamais avoir obtenu les résultats espérés ?

En qualité comme en (très faible) quantité, les tanks japonais étaient en tout point semblable aux tanks italiens, et ne pouvaient donc faire davantage de miracles.

Les Japonais le savaient si bien que, dans le Pacifique, il n'y eut pour ainsi dire jamais de véritable bataille de chars. Les tankistes nippons, bien conscients des faiblesses de leurs véhicules, et de toute manière confrontés à une pénurie d'essence quasi permanente, se contentaient en général de les transformer en poste de défense statique, en les enterrant tout en ne laissant dépasser que la tourelle.

De cette manière, ils pouvaient sans doute résister aux attaques américaines plus longtemps qu'ils n'en auraient été capables dans un combat face à face. Mais venait toujours le moment ou le char, ou même le bulldozer américain parvenait à leur rouler - littéralement - dessus, et à les écraser sous son poids.

Contrairement à leurs alliés italiens, les combattants japonais luttaient certes jusqu'à la mort, et préféraient souvent se suicider plutôt que se rendre, mais cela ne pouvait rien changer au résultat final...