lundi 5 avril 2010

2584 - la nécessaire maîtrise des mers

... n'ayant d'autres rivaux à affronter dans l'Atlantique que les sous-marins allemands. la Royal Navy et l'US Navy furent toujours en mesure d'organiser et de protéger des convois qui, semaine après semaine, mois après mois, réussissaient, malgré les pertes, à acheminer les matières premières, le ravitaillement, le matériel militaire, et finalement les soldats américains dont la Grande-Bretagne avait désespérément besoin, et sans lesquels elle n'aurait sans doute pu poursuivre la lutte.

Dans l'Atlantique, les U-boot avaient beau couler des dizaines de cargos par mois (1), tout cela ne servait finalement à rien contre une industrie américaine en mesure de construire trois cargos... par jour, tout en expédiant à l'autre bout du monde des cales sèches flottantes assez vastes pour accueillir un cuirassé !

Dans le Pacifique, où l'US Navy concentrait l'essentiel de ses effectifs, la Marine impériale japonaise, bien que très supérieure à la Kriegsmarine allemande, ne pouvait rivaliser ni en quantité ni en qualité des bâtiments et, après six mois de succès, ne cessa plus d'accumuler les déconvenues.

L'industrie nippone ne pouvant pas davantage se mesurer à sa rivale américaine, la flotte de surface japonaise, bien que toujours capable de mordre ici et là, cessa, dès la mi-1943, de représenter une véritable menace pour la Navy, qui n'eut plus dès lors qu'à composer avec les sous-marins puis les avions kamikazes.

Dans le domaine des sous-marins, justement, les américains allaient également se tailler un palmarès très supérieur à celui de leurs adversaires : de 1942 à 1945, les quelques dizaines de sous-marins américains allaient en effet envoyer par le fond, directement ou indirectement, plus de 4 millions de tonnes de navires japonais, ce qui peut paraître faible en regard des 20 millions de tonnes coulées par les U-boot allemands dans l'Atlantique, mais qui se révèle gigantesque puisque représentant 90 % de la flotte commerciale japonaise de 1939 !

L'industrie nippone se révélant là encore incapable de compenser les pertes, le Japon se retrouva vite asphyxié à un point tel qu'il est rétrospectivement permis de se demander si les bombardements sur Tokyo, puis sur Hiroshima et Nagasaki, étaient bien indispensables tant l'empire du soleil était alors à genoux et en panne de carburant...

(1) dans ces opérations, les sous-marins allemands subissaient également de lourdes pertes : près de 800 d'entre eux, sur environ 1 200 mis en service, seraient coulés durant la guerre

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