dimanche 7 mars 2010

2555 - mon empire pour un cargo

... là où l'Allemagne, puissance continentale, pouvait à la rigueur envisager de se suffire à elle-même en cas de conflit, le Japon ne parvenait déjà pas, dans l'avant-guerre à satisfaire ses besoins essentiels et devait au contraire compter sur ses cargos et pétroliers pour lui ramener d'outre mer les fournitures indispensables à sa population et son économie.

Dans les premiers mois de 1942, le Japon allait certes parvenir à mettre la main sur le caoutchouc d'Indochine ou le pétrole d'Indonésie, tout un immense butin qui, s'il était arrivé à bon port, aurait peut-être pu modifier le cours de la guerre.

Hélas, la flotte de commerce japonaise, déjà sous-dimensionnée avant 1941, n'avait bénéficié d'aucune priorité, en sorte qu'elle se retrouva vite écrasée sous la tâche de ramener au Japon les richesses arrachées aux pays conquis, ou de ravitailler les garnisons qui s'y étaient installées.

De grave, la situation devint dramatique lorsque les sous-marins américains, profitant là-encore de l'imprévoyance nippone dans le domaine des navires d'escorte, se mirent rapidement à la tailler en pièces : de 1942 à 1945, plus de 4 millions de tonnes de navires japonais, soit 2 106 des 2 337 navires de commerce nippons repris au Lloyd's Register de 1939, allaient être envoyés par le fond !

Le Japon avait beau disposer maintenant d'un accès illimité et gratuit au pétrole des Indes Néerlandaises, les multiples attaques des sous-marins américains ne tardèrent pas à provoquer une catastrophique pénurie de carburant qui, dans cette guerre hautement mécanisée, était synonyme de défaite à plus ou moins brève échéance...

1 commentaire:

Frédéric a dit...

J'ai toujours trouvé cela étrange qu'une nation insulaire comme le Japon n'avait pas prévu la logistique nécessaire à son impérialisme alors qu'elle à eu une dizaine d'années pour se préparer avant d'affronter les États-Unis et les empires coloniaux Européens.