mercredi 3 février 2010

2523 - Cosaqueries

... parmi ceux qui vont subir la vindicte de Moscou figurent bien évidemment les Cosaques ou, plus exactement, ceux qui, parmi les quelque 5 millions de Cosaques d'URSS, ont cédé aux sirènes de Berlin leur promettant un pays bien à eux et surtout débarrassé de l'étouffante tutelle communiste qui a aboli leurs libertés et nationalisé leurs terres.

Cette histoire tragique débute en août 1941, lorsque le major Ivan Nikitovich Kononov, qui couvre la retraite de l'Armée rouge en Biélorussie, décide de déserter et de rallier le camp allemand, emportant avec lui l'intégralité de ses cosaques du 436ème régiment d'Infanterie.

Flairant la bonne affaire, les Allemands ont - pour une fois - l'intelligence de ne pas l'éconduire sine die.

Ils ont même celle de lui affecter un officier de liaison avec lequel il va bientôt arpenter les différents camps de prisonniers afin d'y recruter des volontaires désireux de troquer leur triste condition pour celle, tout de même plus avantageuse, de soldats du Reich et même, pourquoi pas, de futurs libérateurs de la Russie.

Fin septembre, cette nouvelle unité, baptisée 120ème régiment de Cosaques du Don, compte quelque 2 000 hommes qui, pour l'essentiel, vont opérer sur les arrières du Front mais ne dédaigneront pas, à l'occasion, s'aventurer en première ligne, pour y couper la langue des commissaires politiques

L'expérience s'étant avérée satisfaisante, Hitler va ensuite autoriser, au printemps 1942, la création d'un nombre de plus en plus important d'unités cosaques. et même de quelques districts cosaques en principe autonomes mais toujours étroitement surveillés par Berlin.

Pour les Allemands, les Cosaques constituent certes des alliés précieux, mais également des alliés à la fidélité incertaine qui, ayant trahi une première fois, pourraient très bien le faire une seconde, en particulier si le sort des armes venait à se retourner contre le Reich, ce qui se produit d'ailleurs en février 1943, avec la chute de Stalingrad.

Pourtant, et de manière a priori paradoxale, le désastre de Stalingrad va pousser davantage de Cosaques dans le camp allemand, non par affinité idéologique mais par simple volonté d'échapper aux représailles des Soviétiques, qui s'en prennent non seulement aux combattants mais aussi aux femmes, enfants et parents de ceux-ci...

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