Alors qu'il inspecte les fortification du Mur de l'Atlantique, Erwin Rommel avise soudain un petit groupe de soldats dont l'uniforme allemand est coiffé d'un étrange couvre-chef indubitablement hindou.
Ces hommes sont membres de l'Indische Legion, ou "Légion Indienne", une des plus improbables formations de volontaires ayant choisi de servir le Troisième Reich.
A priori, rien ne semble plus contraire au racialisme nazi que ces volontaires à la peau sombre et aux coutumes étranges qui, à de rarissimes exceptions-près, ne parlent pas un mot d'allemand et n'obéissent - mollement - qu'aux commandements proférés en anglais.
Avant-guerre, l'Abwehr - le renseignement militaire allemand - avait pourtant déjà noué de discrets contacts avec les nationalistes indiens, et en particulier avec Subhas Chandra Bose, ancien président du Congrès national indien, et presque aussi connu que le Mahatma Gandhi.
Placé en résidence surveillée par les Britanniques, Bose a réussi à fuir Calcutta en février 1941, puis, après de nombreuses péripéties et un bref passage par Moscou, a rallié Berlin au début du mois d'avril.
Grand admirateur d'Hitler, Bose va rapidement obtenir l'autorisation d'utiliser la radio allemande pour lancer ses appels à l'indépendance de l'Inde, joyau de l'Empire britannique.
Mais le plus spectaculaire est encore à venir : ayant appris la capture de plusieurs milliers de soldats indiens par les troupes de l'Afrika Korps en Libye, Bose va ensuite proposer au Reich de les libérer afin de les mettre au service de la Wehrmacht.
A quelques semaines de l'Opération Barbarossa, et à l'heure où Hitler rêve de percer jusqu'en Inde, l'idée de voir des soldats de la Wehrmacht coiffés d'un turban devient soudainement moins absurde.
Pour autant, les "Indiens libres" constituent d'abord et avant tout un instrument de Propagande
D'abord parce que le Reich n'a que mépris pour ces "sous-hommes",... et aucun intérêt à les voir un jour se métamorphoser en véritables combattants qui pourraient se retourner contre lui. Et ensuite parce que Bose lui-même, malgré l'incontestable popularité dont il jouit chez ses compatriotes, est incapable de "retourner" les prisonniers indiens qui, dans leur majorité, préfèrent continuer à partager le sort de leurs camarades du Commonwealth plutôt que de reprendre les armes au profit de leurs ennemis d'hier...
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