dimanche 3 janvier 2010

2492 - aussi Tricolore qu'éphémère

… si la LVF se débat vainement contre des partisans russes de plus en plus nombreux, le gouvernement français, lui, voudrait autant la ramener dans sa vocation première - la lutte contre le "Judéo-Bolchevisme" - que la placer sous son autorité directe.

Rétabli dans ses fonctions le 17 avril 1942 grâce à l'aimable intervention de ses amis allemands, Pierre Laval a en effet chargé son Secrétaire d’État, Jacques Benoist-Méchin, de "franciser" cette Légion à la fois trop "germanique" et surtout par trop peuplée de créatures du PPF de Doriot ou du MSR de Deloncle.

Ainsi va naître, le 22 juin, la "Légion Tricolore" qui, contrairement à la LVF, procède cette fois non plus d'une initiative privée mais de la volonté du gouvernement français (1)

Sans attendre, Benoist-Méchin se lance dans une vaste campagne de recrutement, promulgue les statuts, multiplie promesses et cérémonies, fait broder fanions et drapeaux et imprimer des milliers d'affiches, loue des bureaux,... et engage personnel administratif et de soutien.

Le problème, c'est que personne à Vichy ne s'est vraiment préoccupé de l'opinion des Allemands, lesquels, pas plus qu'en 1941, ne veulent entendre parler d'une unité militaire évoluant sur le Front de l'Est en dehors de leur contrôle !

Alors, le 17 septembre, c'est le retour à la case départ : au motif qu'elle contrevient à la Convention d'Armistice, la Légion Tricolore, création administrative par excellence, est officiellement interdite par l'Allemagne, et ses membres - du moins ceux qui le souhaitent, soit environ 800 personnes - directement reversés... à la LVF !

Jugé personnellement responsable du fiasco, Benoist-Méchin est exclu du gouvernement dix jours plus tard (2), et la Légion Tricolore, qui n'est plus qu'une coquille vide, officiellement dissoute à la fin décembre.

(1) curieusement, cette Légion Tricolore demeure néanmoins, tout comme la LVF, une association de droit privé régie par la Loi de 1901
(2) condamné à mort pour trahison en juin 1947, Benoist-Méchin sera grâcié un mois plus tard, et libéré en 1953

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