vendredi 1 janvier 2010

2490 - Russie, morne plaine...

… Fin octobre, après près de deux mois d’instruction en Pologne, la LVF prend enfin la route de Moscou.

Mais avant de parader sur la Place Rouge, il faut d’abord affronter la Raspoutitsa – l’effroyable boue qui transforme le sol en bourbier infect – puis le non moins redoutable hiver russe, et ses températures qui peuvent descendre sous les – 40 degrés.

La Wehrmacht toute entière ayant pris énormément de retard sur ses prévisions, l’assaut sur la capitale du "Judeo-Bolchevisme" n’est lancé que le 1er décembre, bien trop tard et avec bien trop peu de moyens.

Dans le cadre de cette ultime offensive de l’année 1941, la LVF est lancée sur le petit village de Djukovo, et tout ce qui peut aller mal va naturellement aller très mal et mettre au grand jour les défaillances de cette formation bien plus politique que militaire.

Ne doutant de rien, le colonel Labonne, 60 ans et retraité de l’Armée française, a ainsi la brillante idée de faire traverser ses hommes sur un lac gelé… que les Russes s’empressent de dégeler à leur manière et à grands coups de canons.

De toute manière, le 5 décembre, la seule et unique offensive de la LVF est définitivement enterrée par la contre-attaque de l’Armée rouge, laquelle force la Wehrmacht à retraiter. Deux jours plus tard, le verdict tombe, implacable : la LVF toute entière est retirée du Front pour "insuffisance d’organisation et d’effectifs".

Le bilan humain est lourd – quarante morts, une centaine de blessés et trois cents malades… sur sept-cents hommes engagés dans l’offensive. Mais l’affaire montre surtout que les guerres modernes font peu de cas du volontariat et ne supportent pas l'amateurisme.

Si les survivants, dont Doriot, sont acclamés comme des héros par les milieux collaborationnistes, et si de nouveaux volontaires se chargeront bientôt de remplacer ceux disparus au front, les Allemands, eux, n'oublieront pas la pitoyable prestation de la LVF à Djukovo et, au cours des deux années qui vont suivre, lui réserveront une toute autre tâche...

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