lundi 28 décembre 2009

2486 - faire lever la sauce

… pour être admis dans la LVF, il faut – du moins en théorie – être Français "de souche aryenne" et avoir un casier judiciaire vierge.

Véritables nerfs de toute guerre, les soldes promises, analogues à grade égal à celles de l’armée allemande, sont extrêmement attractives pour une population française confrontée à un chômage élevé, et qui peine à se remettre de la guerre.

Pour faire lever la sauce, Deloncle annonce même, le 24 juillet 1941, que tout le comité directeur de la LVF a décidé de se porter volontaire pour le Front ! Pure bouffonnerie : Déat, qui n’était pas au courant de cette initiative, se récuse aussitôt; certains veulent bien partir, mais uniquement en qualité d’officiers; Deloncle lui-même ne cesse de postposer son départ, jusqu’à ce qu’il obtienne d’être versé dans une très vague et très bureaucratique "section de propagande", laquelle va lui permettre de passer plus de temps à Paris qu’en Russie.

En définitive, seul Doriot, alors âgé de 43 ans, finira par prendre, comme lieutenant, le chemin du Front de l’Est, ce qui lui vaudra au moins d’être complimenté par le général Oschmann, lequel déclarera, en décembre 1943 que "malgré votre âge, vous avez été légionnaire volontaire de première ligne sur le front de l’Est devant Moscou, au cours du rude hiver de 1941-1942. Vous êtes le seul des hommes politiques fondateurs de la Légion qui, dans l’armée allemande, avez pris part en personne au combat contre notre ennemi commun : le bolchevisme" (1)

Un compliment néanmoins très excessif puisque la Légion, comme nous allons le voir, n’a effectué qu'un seul et fort bref passage en première ligne, et que les détracteurs de Doriot, et des rapports de police, souligneront que "l’activité la plus importante de Doriot" avait été "de se faire photographier pour la propagande", et notamment en compagnie de l’écrivain et journaliste Robert Brasillach, en juin 1943.

Il n’en demeure pas moins que ni la Propagande, ni la solde,… ni la promesse d’une cuisine et de cuisiniers français sur le Front (!) ne parviennent à intéresser les jeunes Français : de la constitution de la LVF (juillet 1941) à sa dissolution (juillet 1944), soit en trois ans, moins de 15 000 hommes se présenteront dans les différents bureaux de recrutement,… et moins de 6 000 seront finalement retenus et incorporés.

Déjà pitoyables en soi, ces chiffres deviennent carrément catastrophiques lorsque comparés à ceux de la Légion Wallonie, qui obtiendra des résultats analogues,… mais à partir d’un bassin de population plus de 10 fois inférieur ce qui, quelque part, démontre autant la force et le pouvoir d’attraction de Léon Degrelle que la faiblesse et l’absence de charisme des Collaborationnistes français…

(1) ibid, page 351

1 commentaire:

FX a dit...

merci pour ce blog.
c'est mon journal de tous les jours !
;)