dimanche 22 novembre 2009

2450 - malgré eux

... les Volksdeutsche qui, de 1938 à 1945, vont défiler sous la svastika, ne sont assurément pas tous de fervents supporters du national-socialisme.

Si la conscription n'était pas obligatoire, bon nombre d'entre eux - sans doute la majorité - demeureraient tranquillement chez eux pour vaquer à leurs petites affaires plutôt que d'endosser l'uniforme.

Mais du moins ont-ils une raison patriotique, voire même - si tant est que ce terme ait un sens - une raison raciale, pour combattre les Russes ou assassiner les Juifs.

Le cas des Volksdeutsche lorrains, alsaciens, belges ou encore luxembourgeois est cependant particulier, en ce sens qu'avant-guerre, ceux-là reconnaissaient rarement l'Allemagne comme leur véritable patrie, et ne s'attendaient certes pas à prendre un jour les armes à son profit.

Après l'armistice de 1940, les territoires où ils habitent vont néanmoins tomber de facto sous juridiction allemande. Au début, pourtant, le Reich s'abstient de les appeler sous les drapeaux, se contentant d'appeler à un volontariat auquel personne ou presque ne souscrit.

L'évolution défavorable de la situation militaire à l'Est va cependant changer la donne : à l'été 1942, ces Volksdeutsche sont à leur tour soumis à la conscription. Ces "malgré-nous" -  de 100 000 à 150 000 au total -  se retrouvent versés dans la Wehrmacht et même, pour certains, dans la Waffen-SS.

Quelques-uns déserteront malgré les risques encourus. D'autres finiront par se rallier aux idéaux et objectifs du Troisième Reich. La majorité se contentera, comme souvent, d'essayer de survivre selon la logique du "tuer ou être tué"

Combattant pour la plupart sur le Front de l'Est, ils vont aussi y subir les vicissitudes des soldats allemands "ordinaires", en ce compris les exécutions sommaires et les longues années d'emprisonnement dans les camps soviétiques.

Et lorsqu'ils rentreront enfin chez eux, parfois 10 ans après la fin de la guerre (!), ce sera souvent pour y subir la suspicion voire l'hostilité de leurs compatriotes, fort enclins à les considérer comme des traîtres...

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