lundi 16 novembre 2009

2444 - Volksdeutsche

.… dès le 19ème siècle, l’existence de minorités germanophones, parfois fort importantes, disséminées à travers toute l’Europe, cette existence n’a cessé d’empoisonner les Chancelleries.

Le démembrement des empires allemands et austro-hongrois, après 1918, ne fera qu’aggraver le problème.

Presque instantanément, des millions de "Volksdeutsche" vont en effet, et sans qu’on leur demande rien, se retrouver citoyens de pays dont ils ne veulent pas et qui les traitent plus ou moins bien.

Créé en octobre 1918, et officialisé moins d’un an plus tard, l’État tchécoslovaque, dominé par les Tchèques, comprend ainsi plus de trois millions de germanophones, presque exclusivement établis dans la région industrielle des Sudètes, où ils sont majoritaires.

Arrachée à l’Allemagne en 1919, là encore contre la volonté de ses habitants, puis proclamée "ville libre" sous la tutelle de la toute jeune Société des Nations, Dantzig héberge pour sa part près de 400 000 personnes qui, allemandes à près de 97%, n’ont en vérité qu’une seule idée en tête : retourner au Reich le plus rapidement possible.

Bien que diffèrent, le cas de l'Autriche est tout aussi symptomatique de la poudrière où s'est précipitée l'Europe.

Après l’armistice de 1918, le vieil empire multiethnique de François-Joseph a en effet été totalement démantelé au "profit" - très relatif - d'une "Republik Deutschösterreich", "République d’Autriche allemande", désormais exclusivement peuplée de germanophones - environ 7 millions - mais de germanophones totalement ruinés (1) et à ce point hantés par les souvenirs de grandeur du défunt empire austro-hongrois qu’ils ne demandent qu'à se précipiter avec armes et bagages dans le camp du premier démagogue qui leur promettra des lendemains meilleurs.

En Hongrie, en Roumanie, dans les États baltes, et même en URSS – où ils sont près de 3 millions ! – on trouve également quantités de germanophones fort intéressés par ce qui se passe en Allemagne-même, et en particulier par la lente mais irrésistible ascension d’un autre"Allemand racial" du nom d’Adolf Hitler…

(1) dans son roman "L’Ivresse de la métamorphose", l’écrivain autrichien Stefan Zweig dresse d’ailleurs un portrait tout en noir et gris de ce qu’était la vie dans l’Autriche d’après l’Armistice

1 commentaire:

bernard a dit...

Bonsoir!
bien qu'est ce qui se passe ??
J'ai pris l'habitude tôt le matin, ou le soir en rentrant de venir lire mon petit épisode du jour..et aujourd'hui..rien !
Trèves de plaisanterie, c'était l'occasion une nouvelle fois de témoigner ma fidélité à ce blog.
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