dimanche 15 novembre 2009

2443 - s'affranchir de la morale

... mais avant d’aller plus loin, il importe de s’affranchir de notre morale actuelle, qui condamne irrémédiablement, et sans procès, l’idée-même de mercenariat et, à plus forte raison, de mercenariat sous le signe de la croix gammée.

Vrai : les étrangers qui endossèrent l’uniforme allemand étaient bel et bien des "mercenaires", c.-à-d. des combattants "étrangers aux parties en conflit", "spécialement recrutés dans le pays ou à l'étranger", "prenant une part directe aux hostilités" et ayant un "avantage personnel à participer au conflit" (que ce soit par une solde ou la promesse de terres au lendemain du conflit)

Vrai encore : ceux-là combattirent au profit d’un régime qui, particulièrement à l’Est, se distingua par son impitoyable brutalité, ses exécutions sommaires et ses massacres de masse.

Pour autant, ce mercenariat n'était qu'une vieille tradition européenne que l'Allemagne nazie ne fit que reprendre à son compte : sans même remonter à l'Antiquité, on trouve en effet des arbalétriers génois, des lansquenets germaniques, des hallebardiers suisses, ou encore des arquebusiers flamands tout au long des guerres du Moyen-Âge. Plus près de nous, on pense naturellement à la Légion étrangère française, ou encore aux célèbres gardes suisses qui, aujourd'hui encore, montent la garde au Vatican.

De même, si les étrangers qui se mirent au service de la Wehrmacht ou de la Waffen-SS n'avaient rien d'enfants de choeur, on ne saurait pour autant prétendre qu'ils se comportèrent, dans leur ensemble, avec davantage de sauvagerie et de cruauté que leurs camarades de combat authentiquement germaniques.

L'argument de la légalité - ou plutôt de l'absence de légalité - n'est pas davantage pertinent : après tout, le gouvernement français de Vichy, qui autorisait ses nationaux à s'engager dans la Wehrmacht allemande, ce gouvernement-là disposait d'une légitimité et d'assises juridiques autrement plus solides que le gouvernement français du général-à-titre-temporaire Charles de Gaulle, lequel incitait d'autres Français à combattre au sein de la Royal Air Force britannique ou des VVS soviétiques.

Si l'on considère d'autre part que le "terroriste" de l'un est toujours le "combattant de la Liberté" de quelqu'un d'autre, on se doit alors d'admettre que les "soldats perdus" du Troisième Reich, quels que soient les condamnations et anathèmes dont ils firent l'objet pendant et, surtout, après la guerre, on se doit d'admettre que ceux-là ne se considéraient certes pas comme traîtres et félons, mais bien comme héros et boucliers de l'Europe contre le péril bolchevique. Auto-affirmations qui seraient d'ailleurs devenues vérités officielles et enseignées dans toutes les écoles, l'Allemagne eut-elle fini par gagner la guerre...

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