samedi 31 octobre 2009

2428 - du bon et du moins bon

... qu'elle se soit ou non avérée comme "la plus grande de l'Histoire", la Bataille de Koursk est effectivement une bataille où les divisions blindées ont joué le rôle sinon exclusif, du moins principal.

Face aux T-34 soviétiques, les Panzers III et IV ont une fois de plus avoué leurs limites. Même si la production du second se poursuivra, faute de réelle alternative, jusqu'à la fin de la guerre, il est clair que ceux-ci ne sont plus depuis longtemps dans la course et sont même devenus autant de pièges mortels maintenant que les Russes ont appris à utiliser leurs propres blindés avec méthode et efficacité.

A contrario, le Tiger, utilisé pour la première fois en grand nombre, s'est avéré une bonne surprise. Malgré ses nombreux défauts - qui ne seront du reste jamais résolus, ce char lourd au blindage épais et au puissant canon de 88mm, s'est montré en mesure de faire la différence dans les moments décisifs.

Hélas pour elle, la Wehrmacht n'a pas été et ne sera jamais capable de le produire en quantités suffisantes.

Le bilan global du Ferdinand est franchement défavorable. En tant que "casseur de chars", et avec un kill-ratio de 10 pour 1, l’engin fait assurément le poids – dans tous les sens du terme ! – et son blindage (qui n’a été transpercé que dans 3 cas sur les 90 exemplaires engagés à Koursk) confère une excellente protection à l'équipage.

En revanche, les roulements demeurent vulnérables aux mines et aux obus, tandis que la mécanique, dans son ensemble, ne supporte pas un usage intensif ou simplement prolongé.

Tout est bien sûr réparable, mais en cas d’offensive ennemie, et comme il n’existe aucun moyen de remorquer la bête hors de la zone des combats, la moindre panne contraint l’équipage à abandonner le véhicule sur place. Près de la moitié des Ferdinand engagés à Koursk a ainsi fini entre les mains des Soviétiques.

La plus grande désillusion est cependant venue du Panther, dont la Wehrmacht – et Hitler lui-même – attendait pourtant un miracle. La conception de l’engin n’est pas en cause, mais il est clair qu’un gros effort de fiabilisation s’impose avant qu’il devienne une machine efficace au combat,... et tout aussi clair qu’il n’aurait jamais dû effectuer ses débuts sur un champ de bataille aussi exigeant que Koursk.

Ses opérations ne furent en effet qu’une interminable litanie d’incidents mécaniques divers, entrecoupés de temps à autres par quelques brèves passes d’armes qui donnèrent au moins quelque espoir aux équipages.

Sur les quelque deux cents exemplaires expédiés à Koursk, deux avaient déjà brûlé de fond en comble rien qu’en descendant du train (!) et les neuf Panther qui survécurent aux combats dans le saillant furent aussitôt renvoyés en usine pour y être reconstruits….

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