vendredi 30 octobre 2009

2427 - par delà la légende...

... l'échec de Citadelle, c'est d'abord la fin des espoirs hitlériens de réussir un "grand coup" à l'Est, et de contraindre l'adversaire soviétique à négocier une paix séparée.

Après Koursk, le regard du Führer se portera vers les côtes de France, où un échec, si possible sanglant, du Débarquement des Anglo-Américains pourrait - peut-être - convaincre ces derniers de se présenter à leur tour à la table des négociations.

Mais Koursk, par delà sa légende de "plus grande bataille de tanks de l'Histoire" est d'abord et avant l'échec d'une conception idéologique par trop centrée sur la supériorité du combattant individuel, de sa "Volonté", de son commandement et de son équipement, sur la Loi du plus grand nombre.

En 1941, et même en 1942, fantassins, tankistes et aviateurs allemands étaient en mesure, malgré leur constante infériorité numérique, de conquérir de vastes territoires, simplement en infligeant à l'ennemi davantage de pertes qu'ils n'en subissaient eux-mêmes.

Mais à Koursk, cet écart, bien que toujours favorable à la Croix gammée, s'est hélas réduit à un tel point que la conquête, et même la victoire, est devenue impossible.

Sur le plan tactique, l'État-major soviétique est désormais en mesure de monter des offensives, et même de vastes offensives, en se basant sur autre chose que la force brute d'un capital humain pour ainsi dire envoyé à l'abattoir.

A contrario, du côté allemand, chacun se réfugie de plus en plus dans le déni de la Réalité et derrière les "ordres personnels du Führer", quand bien-même chacun sait que ces ordres ne peuvent conduire qu'à la défaite.

Même un esprit aussi brillant que Manstein n'y fait pas exception qui, après avoir conçu les plans de l'Offensive allemande sur Koursk, et avoir lui-même convenu qu'elle ne serait réalisable qu'à la condition d'être menée avant la mi-mai, a finalement accepté qu'elle ne soit lancée qu'au mois de juillet, et s'y est ensuite accroché comme un noyé à une bouée quand bien même les renseignements obtenus démontraient-ils qu'elle allait s'enferrer dans des lignes de défense soviétiques dont le nombre et l'importance croissaient d'heure en heure...

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